Le premier est un lieutenant français, chef de section au Groupement tactique désert (GTD) « Dragon ». Le second est major au sein de l’armée malienne et commande la 2ème section de l’Unité légère de reconnaissance et d’investigation (ULRI). Soldats français et maliens partagent le même objectif : la lutte contre les groupes armés terroristes (GAT). Trois semaines durant, ils ont travaillé ensemble pour former 22 jeunes militaires des Forces Armées Maliennes (FAMa) au combat de l’ULRI.
Treizième jour de formation, le lieutenant Louis contrôle les motos en compagnie du maréchal des logis Jonathan, en attendant l’arrivée de la section FAMa en apprentissage. Aujourd’hui, la section va se déployer sur le terrain pour 24 heures. L’objectif de l’opération est de vérifier les acquis des militaires maliens. Le major Sadio, chef de section FAMa, est confiant : « en deux semaines, nous avons appris énormément de choses, notamment au niveau tactique : comment monter à l’assaut efficacement, comment doit agir l’élément d’appui, à quel moment effectuer un report de tir, comment tout cela s’articule… »
Après deux semaines, les progrès de la section sont perceptibles pour le lieutenant Louis : « l’aspect observation et détection de l’ennemi est très bien maîtrisé. Les FAMa parviennent à détecter les mouvements suspects à une grande distance et la rapidité de leur intervention est plus que satisfaisante ».
Toute la journée, les FAMa enchaîneront les actions de bouclage, de ratissage en moto et de contrôle de véhicules suspects. « A Bamako, nous sommes formés sur les bases du contrôle de véhicule » indique le major Sadio, « grâce à la formation de Barkhane, nous apprenons à distinguer ceux qui sont vraiment suspects et qui nécessitent une fouille approfondie. »
En fin de journée, il faut former la base opérationnelle avancée temporaire (BOAT) et disposer des sentinelles face à toutes les directions pour monter la garde. A la nuit tombée, un pick-up est aperçu par un militaire malien à quelques centaines de mètres. La section FAMa intervient. L’interception est réalisée avec rapidité et efficacité. Rien de suspect n’est cependant décelé. L’essentiel est que la section malienne a démontré sa réactivité.
Le 29 mars en fin de matinée, l’unité conjointe est de retour à la base de Gossi. C’est l’occasion d’un débriefing final entre le lieutenant Louis, le major Sadio ainsi que l’ensemble de la section. Après 14 jours de formation, cette dernière est pleinement opérationnelle. Pour le major et ses soldats, il s’agit maintenant de prendre un peu de repos et aussi de recul : « Je trouve que la formation est très complète. Nous apprenons beaucoup les uns des autres en travaillant ensemble, et nous gagnons en efficacité chaque jour grâce à toutes ces actions de formation. Je souhaiterais qu’il y ait davantage de sections formées. ».
Pour sa part, le lieutenant Louis conclut : « lors de sa semaine de synthèse, la section de l’ULRI a directement participé à la manœuvre du sous groupement tactique interarmes pour boucler une zone, intercepter des motos fuyantes et les contrôler... Au résultat, nous avons réussi à mettre hors de combat trois terroristes. Pour moi, cette section ULRI est pleinement opérationnelle. Cela témoigne tout l’intérêt de ce partenariat de combat qui nous lie avec les forces partenaires. »
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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