Le Groupement tactique désert (GTD) Bison ainsi que les Forces partenaires ont été pris à partie par des Groupes armés terroristes (GAT) en rentrant dans la forêt d’Inani. Afin d’asphyxier et d’entraver leurs mouvements, les militaires français ont fait appel à l’appui de mortiers.
Entre la demande d’appui feu et le tir, cinq minutes s’écoulent : « Cela peut paraître long lorsque l’on est sous les feux mais il faut trouver le bon compromis entre sécurité et précipitation. », explique le lieutenant Baudoin, chef de section. « Dans l’artillerie, continue l’officier, il y a 95% d’attente, durant lesquels la section est prête à tirer, mais ne tirera jamais et puis il y les 5% restants, durant lesquels la section tire et n’a pas le droit à l’erreur. » Les premiers obus tombent. L’ennemi se replie et s’éparpille.
Le commandant Éric décide d’envoyer une seconde salve sur la mare pour désorganiser l’ennemi en profondeur. « En avant ! » crie un chef de section. La troupe s’exécute immédiatement et reprend la progression sous une chaleur suffocante. Les treillis sont trempés. Les gouttes de sueur qui ruissellent sur le visage des soldats leur brûlent les yeux.
Au loin, le bruit des pales d’un hélicoptère Tigre claque dans l’air. Il tire plusieurs salves puis le silence. Les militaires poursuivent la progression mais un tireur mitrailleuse commence à tituber puis s’effondre en un instant. « Coup de chaleur ! » crie son binôme, « de l’eau vite, une infirmière ! » Il sera évacué en 20 minutes par hélicoptère après que l’alerte ait été donnée par son binôme.
Pendant ce temps-là, une autre section poursuit les recherches. Les GAT se sont enfuis. Les militaires restent vigilants et se tiennent prêts à relancer l’action s’il le faut.
Ce premier contact avec l’ennemi aura permis de renforcer la confiance entre les partenaires et valider les procédures de coordination. Déployer une telle concentration de forces sur un terrain aussi hostile, à plus de 300 kilomètres de Gao est une prouesse logistique et humaine. « Loin, longtemps et en autonomie avec un objectif clair : partout où se cachent les terroristes, nous irons les débusquer. Il n’y a pas de zone refuge ni de zone d’impunité. » conclut le commandant Éric.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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