Dans le cadre d’une opération majeure de sécurisation de la route nationale 16, le Groupement tactique désert (GTD) Bison et les Forces partenaires ont reçu la mission de reconnaître la forêt d’Inani, au nord de Douentza, dans l’ouest du Gourma malien, où des Groupes armés terroristes (GAT) ont trouvé refuge.
Mercredi 9 mai 2021, briefing avant départ au poste de commandement avancé : « les prochains jours vont être cruciaux », explique le colonel Gouvernet, commandant du Groupement tactique désert (GTD) Bison, « nous allons devoir frapper vite et fort, les raids avec nos partenaires doivent être fulgurants, afin de surprendre l’ennemi et l’empêcher de fuir ».
Les véhicules blindés français et les pick-up maliens s’éloignent. Cinquante kilomètres plus loin, le convoi se divise : des véhicules prennent position à l’est et au sud-est de la forêt d’Inani, d’autres finalisent le bouclage au nord. Sous une chaleur écrasante, les militaires entament simultanément leur progression vers le centre de la forêt. Tout ici est propice à l’embuscade. La végétation dense et épineuse rend même certains passages infranchissables.
La tension est palpable. Les ordres d’alignement fusent. La progression est lente. En quinze minutes, les militaires ont à peine avancé de 300 mètres. « GAT ! GAT ! » crie un militaire. En un instant, le détachement est pris sous un tir nourri. La riposte est immédiate. Postés, les chefs d’éléments font remonter les comptes rendus « Pas de blessé ! ». Les échanges de tir continuent.
Cinquante kilomètres plus loin, le Poste de commandement (PC) avancé entre en ébullition. Le chef de corps repense le dispositif. Principe de subsidiarité oblige, il décide de s’appuyer sur son bras droit, le commandant Éric qui, sur le terrain, maîtrise « la vérité de la situation. » Il demande aussi un appui aérien au Poste de commandant interarmées de théâtre (PCIAT) de N’Djamena au Tchad. « Asphyxier et entraver les mouvements des groupes armés terroristes » telle sera la devise du commandant Éric pendant cette opération.
Il décide alors de cloisonner la zone par des tirs de mortier. Cette opération est complexe. La hantise des militaires pendant ces phases de contact avec l’ennemi, c’est l’imbrication. C’est pourquoi des artilleurs, « les observateurs de l’avant », sont intégrés au sein des unités d’infanterie et de cavalerie. Ils sont les yeux de la base arrière, leur rôle est de « blanchir la zone ». Une fois seulement qu’ils auront discriminé les positions ennemies des positions amies, l’ordre de tir pourra être donné.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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