La priorité de Barkhane est de se prémunir contre la pandémie du COVID-19 afin de maintenir l’intensité de ses opérations contre les groupes armés terroristes. A cet effet, un dispositif global de protection basé sur un ensemble de mesures simples a été adopté par l’ensemble de la force, en complément d’une adaptation sanitaire et logistique plus générale, ainsi que des mesures organisationnelles prises par le commandement. Ces mesures font désormais parties de la vie quotidienne de la force Barkhane.
Le médecin principale Clovis, stationné à Gao, explique : « Le but de ces mesures est que le moins de personnes possibles soient infectées par le virus. Pour cela, l’une des premières choses à éviter est de côtoyer des personnes potentiellement contaminées ».
Ce dispositif commence par une responsabilisation individuelle dans l’application rigoureuse des mesures barrières, adaptées aux contraintes opérationnelles : distanciation, hygiène personnelle, lavage fréquent des mains, réduction de son spectre relationnel. « On se lave les mains régulièrement, on tousse dans notre coude, on ne partage pas les bouteilles d’eau et on lave régulièrement nos effets de toilettes », indique le caporal Jocelyn, « au fond, chacun porte une responsabilité dans la préservation de la capacité opérationnelle de notre groupe de combat ».
Dès la préparation des missions, la contrainte du COVID-19 est prise en compte par les commandants d’unité dans la rédaction de leurs ordres. Il s’agit d’adaptations simples du quotidien qui contribuent à la préservation du potentiel opérationnel de la force, en limitant les risques de propagation du virus. Le capitaine Baudoin nous précise les mesures prises à son niveau : « Lors de la préparation des missions, les réunions se font dans de grandes salles aérées, et chacun s’assoit en quinconce. De même, les rehearsal (phase de répétition de la mission) ont désormais systématiquement lieu en extérieur afin que chacun puisse respecter la distanciation d’au moins 1m50 ».
Lorsque le capitaine donne ses ordres, il veille à appliquer lui-même ces règles et rappelle en permanence à ses soldats les mesures barrières à adopter entre militaires, avec les forces armées partenaires ou vis-à-vis des populations locales. Le personnel a également pour consigne de ne pas se rendre dans les unités voisines. De même, les véhicules ne partent pas sur le terrain sans être munis de gel hydro-alcoolique ainsi que de marqueurs pour que chaque soldat puisse noter son nom sur ses bouteilles d’eau.
Dans le cadre des opérations, les interactions avec les populations sont limitées, même si elles demeurent indispensables. Là aussi, des procédures spécifiques ont été définies : « porter des gants et un masque, ne pas parler face à face, garder ses distances… Autant de gestes qui nous permettent de nous protéger », déclare le capitaine Baudoin. Il ajoute : « sur le terrain, on applique les gestes barrières d’autant plus facilement qu’ils coïncident avec nos savoir-faire tactiques : la prise de distance est un impératif de sécurité. Nous limitons ainsi les chances que l’un d’entre nous contracte le virus ».
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA