BARKHANE : Portrait du sergent Xavier, chef de groupe de combat d’infanterie parachutiste

Engagé en 2012 dans les troupes aéroportées, le sergent Xavier connait cet été sa seconde opération extérieure après avoir été projeté en République centrafricaine dans le cadre de l’opération SANGARIS en 2014. A l’époque, marsouin-parachutiste de première classe, il occupe le poste de tireur de précision en section de combat et intègre peu après un groupe tireur d’élite longue distance (TELD). Il est déployé en 2015 en Nouvelle-Calédonie (sa seconde mission sur l’île). A la fin de l’année 2016, il intègre l’Ecole nationale des sous-officiers d’active (ENSOA) de Saint-Maixent et devient chef de groupe de combat d’infanterie.

Il découvre aujourd’hui le théâtre malien avec un calme et une préparation personnelle qui ne sont pas sans rappeler sa précédente fonction de tireur d’élite : « Etre chef de groupe nécessite d’être encore plus investi, d'avoir encore plus les pieds sur terre. C’est un poste qui comporte beaucoup de responsabilités comme celles de préparer mes hommes aux dangers sur place et aux différents types de menaces auxquels nous serons confrontés. ». 

Lorsqu’on lui demande les différences majeures qu’il note avec son expérience en Centrafrique, ses réponses sont toujours centrées sur l’environnement humain de la mission : « Les différences sont nombreuses par rapport à SANGARIS. Ce qui me marque le plus, c’est la variété des populations que l’on rencontre et avec lesquelles on interagit ici au Mali. Il faut réussir à comprendre leurs relations. L’environnement géographique est également différent. Le terrain et le climat mettent davantage les hommes et le matériel à rude épreuve ».

Après une opération héliportée intense et un premier déploiement dans la durée au cœur du Gourma, le sergent Xavier sait que la mission est encore longue et exigeante. Pour lui et ses hommes, tout l’enjeu est de tenir dans la durée, en maintenant ce même niveau d’engagement : « Ce que j’attends, c’est de garder le même professionnalisme tout au long de la mission. Notre but est de garder la même fraicheur, la même motivation et de durer dans le temps afin de toujours répondre présents pour mener les missions que le commandement nous confiera ».

Sur ce dernier point, le sergent Xavier conclut en soulignant tout l’apport de la préparation opérationnelle avant projection : « La mise en condition finale et le passage au Détachement d’adaptation opérationnelle (DAO) de Canjuers nous ont été très utiles. On est dans l’ambiance depuis plusieurs mois désormais, on sait qu’on a à faire à des combattants déterminés et qu’il nous faut en permanence être mentalement, physiquement et matériellement prêts. Chez nous, la devise c’est « être et durer ». Sur le territoire malien, nous avons vraiment le contexte pour mettre en application ces deux mots qui nous sont chers. »

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1^erraoût 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.