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BARKHANE - Portrait du lieutenant-colonel Marc, chef du « centre opérations »

Mise à jour  : 07/10/2021

Le Centre opérationnel interarmées (COIA) de l’opération BARKHANE est l’outil de mise en œuvre et de conduite des opérations sur l’ensemble de la Bande sahélo-saharienne (BSS). Situé sur la Base aérienne projetée (BAP) de N’Djamena, il fait partie du Poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) qui assure le commandement de niveau opératif de l’opération. Chargé de la conduite de plus d’une dizaine d’opérations par jour, le COIA assure une coordination 24/24h de la Force au profit du général commandant l’opération (COMANFOR). Témoignage de son chef, le lieutenant-colonel Marc.

Mon colonel, quelles sont les principales qualités pour tenir ce poste clef au sein du PCIAT ?

Il faut d’abord être capable de réagir à tout événement qui vient perturber la conduite des opérations sur le terrain. En fonction de la situation tactique, de la gravité de l’événement, du terrain, de la météo et de bien d’autres paramètres, le COIA doit apporter une réponse immédiate en mettant des moyens à disposition pour obtenir les bons effets. Une panne, une évacuation sanitaire, un contact avec l’ennemi, un renseignement… les différents cas qui s’offrent à nous demandent une réaction adaptée, c’est-à-dire mesurée, nécessaire et suffisante. Lorsque nous gérons simultanément plus d’une dizaine d’opérations dans la journée, il peut y avoir autant d’incidents potentiels.

La rapidité de l’appréciation d’une situation et de la prise de décision est également déterminante pour ceux qui opèrent sur le terrain. Elle repose sur des comptes rendus en temps réel, selon des formats pré déterminés, pour une meilleure compréhension. Elle nécessite une bonne connaissance des moyens disponibles, de leurs capacités, de leurs délais d’intervention et de leur efficacité à répondre à la demande.

Il faut également savoir écouter. Les 25 militaires du Centre opérationnel ont chacun une expertise fine dans son domaine de spécialité : composante aérienne, aéromobilité, soutien médical, génie, commandos, logistique… Face à une situation non conforme, le chef du COIA écoute ses experts pour parvenir à fixer les priorités et prendre la bonne décision.

Cette écoute permet enfin l’imagination. En effet, il s’agit d’imaginer plusieurs scénarii, réfléchir en dehors du cadre - out of the box - optimiser les moyens, éviter les redondances ou au contraire les rechercher. Ces scénarii doivent rester cohérents avec la manœuvre et les effets recherchés. C’est pourquoi le lien avec ceux qui conçoivent et planifient les opérations est constant, permettant ainsi de poursuivre la mission coûte que coûte et dans les meilleures conditions : la mission est sacrée.

Comment gère-t-on un poste aussi prenant et exigeant pendant plusieurs mois ?

Le COIA est une mécanique parfaitement huilée dans laquelle chacun connaît son rôle. Il est actif 24h/24 et 7 jours/7 avec un système de quart. Le centre est animé par un excellent état d’esprit avec un sens du collectif et une cohésion chaque fois renouvelés, lorsque nos camarades sur le terrain sont confrontés au danger. Quand vous acceptez de tenir ce poste, le temps ne vous appartient plus ! Nous sommes un peu leurs anges gardiens à 3 000 km.

Quels sont les moments forts qui ont marqué votre mandat ?

Ils sont nombreux. Naturellement, les moments les plus difficiles sont ceux qui touchent nos frères d’armes dans leur chair. Les attaques des Groupes armés terroristes (GAT) avec des engins explosifs improvisés sont des épisodes marquant pour le COIA. Dans ces moments, l’équipe est mobilisée et concentrée, et l’on peut apprécier tout l’engagement et le professionnalisme du militaire français, qu’il soit pilote, médecin, sapeur, commando, mécanicien, logisticien. Comme nos camarades sur le terrain, ils sont également nos héros du quotidien.

          

       

       

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA