Barkhane développe au Sahel une stratégie zonale de résolution de crise. Elle s’appuie sur les capacités de ses partenaires en bande sahélo-saharienne pour concentrer son effort dans la région du Liptako-Gourma.
Dans cette région, Barkhane inscrit son action dans une approche globale et agit en étroite collaboration avec les acteurs politiques, diplomatiques et économiques du Sahel, et notamment les acteurs français et régionaux de l’aide au développement. La pauvreté, le manque d’éducation, les inégalités, ainsi que la dégradation de l’environnement sécuritaire sont des facteurs favorisant l’émergence et l’ancrage du terrorisme, et Barkhane s’emploie à entraver ce cercle vicieux au quotidien, avec ses partenaires.
Sécurisation, renseignement, formation, opération
L’effort dans le Liptako a débuté au Mali en novembre 2017. S’il reste du chemin à parcourir, l’action de Barkhane et des partenaires a permis le retour et la progression des organes dédiés à ma sécurité, tendance qui s’affirme en 2019, en particulier dans la région de Menaka.
Les forces armées maliennes (FAMa), qui n’étaient pas présentes dans cette région début 2017, disposent à présent dans le Liptako de trois emprises, établies avec l’appui de Barkhane : In Delimane, Menaka, et Anderamboukane.
La présence de ces emprises a facilité leur participation à plusieurs opérations aux côtés de Barkhane dans la région, et de travailler à Menaka avec les forces de sécurité locales, notamment par le biais du Poste de Commandement de Coordination et de Sécurité (PCCS), créé début 2019, qui est un organe de pilotage et de coordination qui permet de coordonner les actions de sécurisation de la ville selon trois axes : renseignement, formation et opération.
Créer les conditions favorables à la reprise économique
L’effort ne se limite pas au domaine strictement sécuritaire, car Barkhane contribue, à son niveau, à rétablir et consolider les conditions de sécurité nécessaires à l’action des acteurs de développement et de gouvernance.
La baisse du niveau de la menace terroriste a permis le retour de l’administration dans le Liptako, avec, par exemple, l’arrivée d’un gouverneur. Elle a également permis d’améliorer les conditions de vie de la population, en favorisant l’accès aux services élémentaires par le biais des actions civilo-militaires (CIMIC). Il s’agit de reconstruction d’écoles, de remise en fonction de puits, de projets d’irrigations, de maraîchage. Dans le Liptako, outre l’aide médicale à la population, l’effort porte particulièrement sur le domaine du maraîchage, de l’accès à l’eau et à l’énergie, et notamment sur la fourniture d’électricité à Menaka. Sept projets significatifs ont été conduits depuis le début de l’année 2019 dans le Liptako, en complément des 19 actions importantes menées en 2018.
Ces actions CIMIC s’inscrivent dans une dynamique globale ayant pour objectif de consolider durablement les gains de la sécurisation du territoire. Elles sont complémentaires des solutions mises en œuvre par les acteurs français et régionaux du développement, avec lesquels Barkhane dialogue régulièrement et agit en étroite coopération. Ainsi, la mission pour la stabilisation du centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE) a déployé un expert à Ménaka auprès de Barkhane en mars 2019. Barkhane appuiera la mission de stabilisation pour ses deux projets majeurs : la réhabilitation de la centrale électrique et la mise en place de sa maintenance d’une part, et le renforcement capacitaire du commissariat d’autre part, avec l’achat de véhicules, de motos, l’amélioration des infrastructures, etc.
Les gains sécuritaires créent également les conditions de la reprise économique. Il s’agit, en particulier de favoriser la liberté de circulation en sécurisant les principaux axes logistiques.
Les résultats obtenus dans le Liptako, ont permis d’étendre l’effort au Gourma, début 2019. Barkhane instaure la même dynamique dans cette région, tout en restant présente dans le Liptako pour garder un niveau de sécurité compatible avec le développement, et donner aux forces partenaires le temps nécessaire pour monter en puissance et prendre le relais de Barkhane. La situation initiale diffère toutefois, car les FAMa y sont déjà présentes, le long de la RN16 notamment.
La force poursuit son effort aux côtés des partenaires contre les groupes armés terroristes
Dans le Gourma, Barkhane dispose désormais de la base opérationnelle avancée temporaire de Gossi qui atteindra sa pleine capacité à la fin de l’été 2019, et qui a déjà servi de point de départ pour plusieurs opérations d’ampleur. Elle sert de point de départ également pour les actions civilo-militaires, avec déjà 6 projets réalisés depuis le début de 2019, dans les domaines de l’accès à l’eau, l’aide à l’agriculture, l’accès à l’éducation et les infrastructures.
Ainsi, sur le terrain des opérations, Barkhane poursuit son effort contre les groupes armés terroristes qui agissent dans cette région, notamment l’EIGS, Ansarul Islam et le RVIM. Dans ce domaine, Barkhane agit aux côtés des forces partenaires et récolte le fruit du partenariat militaire opérationnel, qui s’est accéléré depuis le début de l’année 2019. Près de 750 militaires maliens ont été formés en 2019, dont plus de 300 dans le Gourma. A Dori, une compagnie de soldats burkinabè a été formée en avril 2019 au sein du Centre de Préparation à l’Engagement Opérationnel (CPEO), au cours d’un stage appelé DIDASKO, avant d’opérer avec Barkhane dans le Gourma.
Barkhane et les forces partenaires ont ainsi porté des coups sévères aux groupes armés terroristes. L’extension de la zone d’action de Barkhane a contribué à l’efficacité des opérations.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace notamment dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel en cours d’opérationnalisation.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense