Depuis la Base opérationnelle avancée (BOA) de Ménaka, le capitaine Guillaume, commandant d’unité d’un des Sous-groupements tactiques désert (SGTD) Bercheny a formé une section d’une Unité légère de reconnaissance et d’intervention (ULRI) malienne. Cette section a pris part aux opérations menées dans le cadre de l’opération BOURRASQUE avec ses partenaires maliens et nigériens.
L’armée malienne se veut inclusive. Ses objectifs : refléter la diversité du pays et incarner l’unité nationale
Les ULRI sont des unités récentes nées des accords de paix et de la mise en œuvre des mécanismes politiques de réconciliation nationale. Les Forces armées maliennes (FAMa), se voulant inclusives et souhaitant incarner l’unité nationale, ont intégré dans leur rang les soldats de groupes armés signataires des accords de Paix et Réconciliation. Elles poursuivent ainsi leurs efforts pour incorporer davantage les populations du nord du pays, encore sous-représentées dans leurs rangs. Dans le cadre du partenariat de combat entre les armées malienne et française, le capitaine Guillaume a formé la troisième section de la compagnie ULRI présente à Ménaka, composée essentiellement de nordistes. Assisté du sergent-chef Vincent, il passe la majorité de son temps au sein des ULRI.
« Le concept des ULRI réunit deux avantages déterminants : la parfaite connaissance de la culture et du terrain de l’ennemi ainsi que l’adoption de son mode opératoire »
Le capitaine Guillaume connaît bien l’Afrique où il a servi plusieurs fois au sein du groupement de commandos parachutistes. Il possède une solide expérience militaire, associée à un fort intérêt pour les cultures locales. Il souligne l’importance du recueil du renseignement et la nécessité de bien connaître le terrain de l’ennemi, ses langues, ses cercles familiaux, tribaux et ses habitudes. « Le rapport de force entre BARKHANE et les groupes armés terroristes penche nettement en notre faveur », ajoute-t-il, « alors les terroristes adoptent l’évitement comme stratégie principale. Pour nous échapper, l’ennemi se déplace rapidement et en petits groupes sur des motocyclettes légères et des pick-up. La section ULRI que j’ai instruite compte plus d’une vingtaine d’hommes, possède des véhicules 4X4 légers et des motos. Cela nous offre souplesse et légèreté dans la manœuvre tactique… Les ULRI ? Ils connaissent l’ennemi, parlent et se déplacent comme lui ! »
Les ULRI en opération : un atout gagnant pour caractériser l’ennemi et son terrain
Le SGTD du capitaine Guillaume a enseigné aux ULRI les savoir-faire du combattant, tant en théorie qu’en pratique. Au terme de la formation, l’interopérabilité entre la Force Barkhane et les ULRI a été consolidée lors de missions opérationnelles autour de Ménaka. Puis, la section nouvellement instruite a pris part à une opération conjointe d’ampleur dans le Liptako aux côtés de ses partenaires français, nigériens et maliens. « Ils connaissent la langue et les gens d’ici, c’est un atout précieux. Ils nous ont apporté de véritables clés de compréhension et nous ont permis d’être plus perspicaces lors des contrôles de personnes. Les populations locales sont surprises de voir les soldats maliens réinvestir la région mais cela se passe bien. Les ULRI sont motivés, ils progressent chaque jour… et nous adorons partager avec eux les repas traditionnels au bivouac le soir ! » tient à préciser l’officier français.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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