Du 15 février au 05 mars, les Forces armées maliennes (FAMa), appuyées par la force Barkhane, ont conduit une opération militaire conjointe baptisée Tomonon dans une zone située dans la région transfrontalière malienne à proximité immédiate de la Mauritanie communément appelée forêt de Ouagadou.
L’opération Tomonon visait à agir dans une zone transfrontalière reculée dans laquelle les FAMa sont moins présents. Elle a mobilisé près de six compagnies maliennes appuyées par le détachement de liaison et d’appui opérationnel n°4 (DLAO 4) et par un sous groupement du groupement tactique désert blindé de la force Barkhane. Au total, près de 400 soldats maliens et français bénéficiant d’une centaine de véhicules ont parcouru près de 2 500 km chacun en trois semaines. La MINUSMA a contribué à cette opération en accueillant certains moyens sur ses emprises de la région.
Appuyés par le DLAO 4, les soldats maliens ont effectué une reconnaissance puis un contrôle systématique des axes en stoppant et fouillant les véhicules. A l’issue de cette phase initiale, des fouilles ciblées dans les villages de la zone ont été menées avec les gendarmes maliens, permettant la saisie de plusieurs armes et de nombreuses munitions. Durant l’opération, les soldats maliens sont également allés à la rencontre des populations, afin de rassurer par leur présence. Les aides médicales menées par les FAMa et leur médecin, et appuyés par une équipe médicale de la force Barkhane, y ont contribué et ont ainsi permis à une soixantaine de personnes de consulter un médecin.
Cette opération a par ailleurs représenté un défi logistique. Déployés à plus de 600 km de la base opérationnelle de Gao, les soldats ont reçu leur ravitaillement (eau, ration et pièces de rechange) grâce à des livraisons par air tandis qu’à Diabali, un module chirurgie vitale (MCV) était déployé. Cette mise en place du MCV par la force Barkhane répondait à la nécessité d’assurer à tous les soldats déployés un soutien médical réactif et adapté, compatible avec les problématiques d’élongations de l’opération.
Défi logistique par ses élongations et son ampleur, cette opération a surtout permis de mettre en application les formations dispensées aux FAMa. Reposant sur la logique de partenariat portée par Barkhane, elle a contribué à l’appropriation progressive de la sécurité par les autorités maliennes dans les zones les plus reculées et isolées.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso. Elle regroupe environ 4 000 militaires dont la mission consiste à appuyer les forces armées des pays partenaires dans leur action de lutte contre les groupes armés terroristes dans la BSS et à favoriser une appropriation africaine de la gestion des crises.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense