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BARKHANE : Opération Monclar, 3 questions au chef de corps du GTD « Altor »

Mise à jour  : 06/04/2020

Le groupement tactique désert « Altor » a opéré durant deux mois dans le Liptako malo-nigérien, en particulier dans le cadre de l’opération Monclar. Rencontre avec le colonel Christophe Passerat de la Chapelle, commandant le GTD « Altor ».

Mon colonel, lorsque le commandement du GTD « Altor » vous a été confié, quelle était sa mission ?

La mission du GTD « Altor » comportaient plusieurs volets. Tout d’abord, nous devions nous déployer dans le Liptako nigérien de manière à maintenir une pression permanente sur les groupes armés terroristes, tout en étant en mesure de les neutraliser. Un autre volet de cette mission était tout aussi important ; il consistait à renforcer la coordination avec les forces armées nigériennes (FAN) en les appuyant également dans leurs opérations. Nous avons donc quitté Abidjan dès le lendemain du Sommet de Pau et, après nous être regroupés sur la base aérienne projetée de Niamey, nous avons débuté nos opérations dès le 23 janvier dans le Liptako nigérien, où nous avons opéré sans discontinuité.

Quel regard portez-vous sur les opérations menées ?

C’est tout d’abord une réussite dans la durée. Au cours de ces deux mois, notre engagement dans le Liptako s’est fait sans aucun adossement à une base. Nous avons donc mené nos propres missions de logistique pour assurer un ravitaillement constant, ou avons fait l’objet de ravitaillements par air. Notre engagement s’est inscrit dans un mode d’action décentralisé, c'est-à-dire reposant sur des infiltrations à pied et de nuit. L’objectif était de traquer les groupes armés terroristes en étant imprévisibles. Face à nous, l’ennemi était fugace et par conséquent, il était crucial de ne pas se précipiter. La patience est une vertu militaire et tactique qui s’est révélée nécessaire dans l’accomplissement de cette mission. Par ailleurs, l’aide apportée par les FAN a été très précieuse.

Le GTD « Altor » a donc évolué avec les forces armées nigériennes. De quelle manière ces deux forces ont-elles opéré ?

« Altor » était engagé dans l’opération Monclar et les nigériens étaient quant à eux engagés dans leur propre opération : l’opération Almahaou. Dès notre déploiement dans le Liptako nigérien, nous avons très rapidement fait jonction avec deux compagnies spéciales d’intervention nigériennes commandées par leur propre état-major. La coordination avec les Nigériens s’est faite à tous les échelons. Moi-même, je me coordonnais avec mon homologue. Nous échangions régulièrement sur les opérations à venir afin de déterminer le volume de forces dont nous avions besoin pour réaliser l’effet final recherché. Nous étions donc très complémentaires dans nos actions. Ils nous ont donné la connaissance du terrain, de la population et de la langue. Ensemble, nous avons donc contribué à une lutte efficace contre les terroristes. Le bilan sur l’ennemi est important et les ressources que nous lui avons prises le contraignent fortement. Mais, la réussite de cette opération s’est surtout caractérisée par le retour d’une partie de la population près de la frontière Malo-nigérienne. 

  

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA