BARKHANE : Opération dans le Gourma, retour sur une manœuvre aéroterrestre de grande ampleur

Le groupement a été prépositionné à Hombori sur une base opérationnelle localisée au sein d’un camp des FAMa, afin d’être au plus près de la zone d'action et de répondre aux besoins exprimés par la force dans les meilleurs délais.

En posture d'alerte permanente, le GTD-A a apporté sur très court préavis, de jour comme de nuit, les capacités nécessaires à la bonne conduite de l'opération. Ainsi, au cours des trois semaines de l’opération dans le Gourma, le groupement a conduit en coordination avec le GTD « Richelieu » des missions de reconnaissance de zone, de renseignement et d'appui feu. Plus de 40 heures de vol ont été réalisées dans le cadre des opérations conduites particulièrement dans les forêts de Fulsare et de Serma.

L’opération s’est déroulée en deux temps. Tout d’abord, un hélicoptère Tigre a été déployé en coordination avec une patrouille de Mirage, afin de frapper des objectifs ciblés dans la forêt de Fulsare et d’appuyer la mission des troupes engagées au sol. Quatre hélicoptères Caïman se sont posés simultanément permettant la mise à terre de plusieurs dizaines de commandos.

Le lieutenant Yvan, chef de section commando et d’un détachement liaison tactique, explique : « grâce à la réactivité et à la souplesse des moyens du GTD-A, nous avons pu mener sur le terrain des actions ciblées sur des objectifs identifiés au préalable. Il y a eu une véritable synergie et une parfaite synchronisation des moyens engagés. A la lumière du bilan réalisé, ce travail collectif bien orchestré a porté ses fruits ».

Puis, les commandos ont été engagés dans la forêt de Serma avec un même objectif, celui de s’emparer d’un camp d’entraînement et de neutraliser les terroristes qui s’y trouvaient. Quatre frappes aériennes ont été réalisées dans ce cadre, avec l’appui d’un drone Reaper. Des patrouilles mixtes Gazelle et Tigre ont appuyé la progression des commandos au sol. Pour le colonel Hervé Fernando, chef de corps du GTD-A : « Le groupement a su adapter son dispositif et ses modes d'action face aux évolutions des situations ».

Par ailleurs, des évacuations médicales nécessitant une grande réactivité ont été effectuées grâce aux hélicoptères Puma et Caïman pour porter assistance et secourir des blessés français et maliens. Les CH-47 Chinook du détachement britannique ont permis d'effectuer de nombreuses liaisons logistiques comme le transport de pneus et de pièces techniques, au profit des troupes engagées au sol.

Pour le chef de corps : « Les résultats obtenus pour cette opération, qu'il s'agisse des différentes saisies opérées dans la forêt de Fulsare ou les actions conduites dans la forêt de Serma, constituent une pleine réussite. Cela est aussi dû à la parfaite coordination des unités sur le terrain ».

Le GTD-A est composé de quatre sous-groupements : hélicoptère de reconnaissance et d'attaque (HRA), hélicoptère de manœuvre et d'assaut (HMA), un sous-groupement appui pour la mise en œuvre des hélicoptères sur la plateforme de Gao et un sous-groupement maintenance hélicoptère. Ce dernier dispose de 21 aéronefs : 9 HRA (Tigre, Gazelle), 9 HMA (NH90 Caïman, Cougar, Puma), ainsi que 3 hélicoptères CH-47 Chinook du détachement britannique.

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 4500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.