Dans la nuit du 11 au 12 septembre 2020, une unité parachutiste du Groupement tactique désert (GTD) Bruno a sauté en plein cœur du Gourma malien afin de saisir une zone de transit fréquemment utilisée par les Groupes armés terroristes (GAT). Une opération de haute technicité qui permet de s’affranchir de certaines contraintes de mobilité mais également de surprendre l’ennemi au cœur d’une zone d’action dont il surveille et défend constamment les accès.
Samedi 12 septembre 2020, au cœur de la nuit, en quelques minutes, 80 parachutistes s’équipent en silence sous l’une des structures métalo-textiles de la Plateforme opérationnelle désert (PfOd) de Gao. Après une vérification rigoureuse du matériel par les chefs de groupe de saut et un dernier rappel des incidents de sécurité par leur chef de section, les paras se dirigent dans la pénombre vers les avions. Sur le tarmac, deux Hercules C130 sont prêts à transporter ces combattants vers leur zone d’opération.
À des centaines de kilomètres de là, plusieurs dizaines de commandos parachutistes ayant réalisé une infiltration sous voile après avoir été largués par un A400M, sécurisent la zone de mise à terre sur laquelle les paras de Bruno viendront atterrir. C’est une de leur mission, l’appui à la mise à terre de leurs camarades en zone hostile. À l’heure prévue, volant à basse altitude, l’avion surgit au-dessus de la zone et le largage débute.
En quelques secondes il faut repérer la zone, identifier le point de regroupement, les dangers qui guettent, délester la lourde gaine puis c’est l’impact, le silence. Au sol, les paras s’affairent sans un bruit. Phase sensible avant de débuter la mission, la réarticulation complète ne prendra que 40 minutes. Là encore, la discipline dans l’action et la préparation opérationnelle continue réalisée en France prennent tout leur sens. Très rapidement, les paras peuvent débuter leur infiltration vers l’objectif. Une fois celui-ci saisi, un détachement motorisé établit la jonction pour permettre à une partie du détachement de rejoindre un second objectif et poursuivre la mission.
Tout en contribuant directement au harcèlement des GAT, cette opération aéroportée a facilité, par l’occupation d’une zone de transit ennemie, la sécurisation d’une colonne foraine organisée par les Forces armées maliennes (événement ayant pour objectif de permettre les le retour de l’État et des services publics dans une zone isolée).
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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