La Force Barkhane compte plusieurs dizaines d’aéronefs déployés en permanence sur toute sa zone d’opération. Aéronefs auxquels s’ajoutent ceux de l’ensemble de ses partenaires qu’ils soient européens, sahéliens, onusiens ou américains. En vol pour des missions de ravitaillement, d’évacuation sanitaire, d’appui aux troupes au sol, de renseignement, de réassurance ou d’aérotransport ils assurent la continuité des opérations. Cependant, afin de mener à bien ces opérations, tout en garantissant la sécurité aérienne, une gestion fine et optimisée de l’espace aérien est indispensable. Au Mali, celle-ci repose en grande partie sur le lieutenant-colonel Samuel.
L’Etat malien a délégué la gestion de l’espace aérien du nord Mali à l’armée de l’air française dès le début de l’opération Barkhane. A cet effet, le « Joint Force Air Command » (JFAC) autrement dit le centre de conduite interarmées des opérations aériennes,de l’Afrique centrale et de l’ouest (AFCO), basé en France à Lyon Mont Verdun, a été chargé de gérer cet espace.
Afin d’être au plus près des usagers de l’espace aérien, un officier de liaison a été mis en place au sein de la représentation de Barkhane au Mali (RBM)à Bamako. C’est actuellement le lieutenant-colonel Samuel, contrôleur aérien, qui assume ces fonctions.
En lien quotidien avec le JFAC AFCO, il assure l’interface entre Barkhane, l’armée de l’air malienne, l’European Union training mission (EUTM) et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unis pour la stabilisation au Mali (MINUSMa) concernant l’utilisation de l’espace aérien et la coordination des opérations aériennes au nord Mali.
Le lieutenant-colonel Samuel assure également la coordination entre Barkhane et différentes entités: l’armée de l’air malienne au travers du centre de conduite des opérations aériennes malien (CCOA), l’autorité nationale de l’aviation civile (ANAC), l’agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) qui gère notamment la publication des documents aéronautiques, et la MINUSMA concernant l’espace aérien et les plateformes aéronautiques du nord Mali. Ace titre, il participe aux réunions techniques qui permettent, à partir d’évènements, de remontées d’incidents et de retours d’expérience, de réfléchir sur l’amélioration générale du système et de proposer des évolutions dans la gestion de l’espace aérien, que ce soit en termes de coordination, de normalisation des plateformes ou de circulation aérienne.« La difficulté est de faire cohabiter au sein d’un même espace aérien les vols de liaison, les vols de fret nécessaires au soutien des différentes forces présentes au Mali et les opérations aériennes menées contre les groupes armées terroristes. Ce défi est relevé tous les jours par le JFAC AFCO à partir de Lyon Mont Verdun. C’est pourquoi, je suis à Bamako pour être en contact permanent avec les différents usagers de l’espace aérien du nord Mali et assurer le lien avec le JFAC AFCO » mentionne le lieutenant-colonel Samuel.
Par ailleurs, le lieutenant-colonel Samuel poursuit le développement du partenariat militaire opérationnel avec l’armée de l’air malienne (PMO-Air) et assure la coordination avec le JFAC AFCO, le PCIAT de Barkhane et la mission de défense en lien avec la direction de la coopération de sécurité et de défense (DCSD)du ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Cet accompagnement a pour objectif global de permettre aux forces partenaires, dont les forces armées maliennes, d’être en mesure de mener des opérations aériennes autonomes contre les groupes armés terroristes.
Des réunions de travail entre le représentant de Barkhane au Mali, le chef d’état-major de l’armée de l’air malienne, et leurs conseillers aéronautiques se sont déjà déroulées afin de poursuivre le développement de ce PMO-Air dans des domaines tels que la coordination des opérations maliennes et françaises, l’échange de renseignement et la gestion du transit aérien.
Ce PMO-Air s’inscrit pleinement dans la logique de renforcement des capacités militaires des pays du G5 Sahel. « Il est important de développer les capacités des différentes armées aériennes des pays du G5. Au Mali, l’armée de l’air dispose de moyens qui viennent parfois aussi en appui de la force Barkhane. Les accompagner et les rendre encore plus performants dans la conduite de leurs opérations aériennes ne peut être qu’un atout dans la lutte contre les groupes armées terroristes. » conclut le lieutenant-colonel Samuel.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1eraoût 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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