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BARKHANE : Les « rôles 2 » de la force se sont adaptés pour faire face au COVID-19

Mise à jour  : 30/04/2020

Avant même le début de la pandémie de COVID-19 en Afrique, la force Barkhane s’est mise en capacité de prendre en charge les soldats atteints par le virus au sein de ses structures médicales. Fortes de cette logique d’anticipation, ces structures se sont préparées en modifiant leurs organisations internes. Eclairage sur ces mesures organisationnelles et matérielles indispensables à travers l’exemple du rôle 2 de Gao.

En premier lieu, il a été nécessaire de constituer une zone de prise en charge médicale dédiée aux éventuels patients atteints du coronavirus, du fait de sa grande contagiosité. « Il a fallu organiser une chaine de prise en compte pour les patients qui seraient infectés, complétement séparée de celle habituellement destinée aux blessés de guerre. Le service d’infrastructure a donc construit une zone dédiée comprenant une zone vie et une zone de soins, pour la prise en charge des éventuels patients et leur mise à l’isolement », précise le lieutenant-colonel Jérôme, médecin-chef et anesthésiste-réanimateur du rôle 2. Parallèlement, si un patient venait à être diagnostiqué comme porteur du COVID, les cas dit « contacts », c’est-à-dire les personnels l'ayant côtoyé pendant un certain temps, seraient placés dans une zone de confinement particulière. 

L’adaptation du rôle 2 a également reposé sur sa capacité à mener des diagnostiques de manière très précoce : « notre laboratoire peut diagnostiquer le COVID par polymerase chain reaction (PCR), test qui consiste à détecter l’ADN du virus dans le prélèvement naso-pharyngé d’un patient. » L’analyse est ensuite réalisée par un automate installé dans un lieu spécifique afin de ne pas contaminer le personnel et les soignants. Dans ce cadre, le major Dominique, technicien de laboratoire, s’est préparé pour appliquer des mesures préventives très précises : « Avant toute manipulation, nous devrons passer un équipement individuel de protection selon un protocole bien défini. Les protections sont à usage unique. » Si nécessaire, un scanner pourra également être réalisé afin d’étayer le diagnostic à l’aide d’images spécifiques. 

Cette capacité de détection précoce sur les différentes emprises de la force, et d’isolement des cas « contacts », est au cœur de la stratégie anticipée par la force Barkhane pour contribuer à contenir la pandémie. 

Le lieutenant-colonel Jérôme conclut : « Le but est de tout mettre en œuvre pour éviter un éventuel pic d’épidémie afin de ne pas saturer notre structure hospitalière. De ce point de vue, notre objectif est un peu similaire à celui du système hospitalier en France. Il faut ajouter que nos soldats sont très majoritairement jeunes et sportifs. Ils sont aussi répartis sur de grands espaces, dans plusieurs pays. A ce jour, cette stratégie fonctionne. Depuis plusieurs semaines, la force ne compte que quelques cas localisés. Certains patients guéris ont déjà repris leurs fonctions ». 

Mais la prévention ne repose pas seulement sur l’adaptation des moyens de santé. Elle passe d’abord et surtout par l’application stricte des gestes barrières mis en œuvre par l’ensemble de la force, bien avant l’arrivée de la pandémie en Afrique. « Nous nous devons d’être particulièrement rigoureux sur le respect de toutes ces mesures barrières afin de rester tous opérationnels au profit de la force Barkhane. », insiste le médecin-chef. « C’est une responsabilité individuelle, à laquelle le commandement attache une attention toute particulière. Elle permet, entre autres, aux opérations de se poursuivre à un rythme soutenu ». 

  

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA