BARKHANE : Les moyens aériens de la base aérienne projetée de Niamey

Connaissance et anticipation

La première est la connaissance et l’anticipation, notamment avec le détachement des drones, contribuant au renseignement en temps réel. Les REAPER sont ainsi capables de surveiller discrètement une zone dans la durée mais aussi d’identifier précisément les forces hostiles et de comprendre leurs agissements. Les drones permettent alors d’orienter l’action immédiatement.

Pilotes, opérateurs capteurs, coordinateurs tactiques, opérateurs images et mécaniciens se relaient 24h/24 afin d’apporter le renseignement nécessaire aux différents postes de commandement et aux autorités décisionnaires pour conduire et planifier les opérations. Là où un avion ne peut observer que quelques heures, le drone REAPER lui, affiche une autonomie supérieure à 24 heures. Déterminant dans la stratégie du combat asymétrique, le renseignement demeure un atout indispensable des opérations modernes.

Intervention

La seconde fonction stratégique est l’intervention, remplie par le détachement de chasse. Il offre une capacité de reconnaissance et de frappes grâce à ses deux MIRAGE 2000C et ses deux MIRAGE 2000D : « A la fin du mois, les deux MIRAGE 2000C regagneront la base aérienne 115 d’Orange. Deux MIRAGE 2000D prendront leur place ce qui permettra à la force Barkhane de gagner en capacité en termes de recueil d’images et de guidage laser d’armements ».

Engagés dans des missions d’appuis aériens rapprochés, dites de CAS (Close Air Support), au profit des troupes au sol, les MIRAGE 2000 permettent de délivrer un effet gradué sur le terrain, adapté à la situation tactique. Le « show of presence » vise à manifester la présence des chasseurs aux acteurs déployés au sol. Le « show of force » permet une action plus dissuasive par un vol à très basse altitude, visant à produire un effet de sidération. Enfin, lorsque la situation l’exige, ces manœuvres peuvent être complétées par une frappe aérienne.

Projection

Plusieurs détachements contribuent à la dernière de ces trois fonctions stratégiques, la projection.

Le détachement d’avions ravitailleurs de type Boeing KC135FR ou C-135, est indispensable au vue de la dimension de la zone d’action. Il permet de garantir un appui aérien dans la durée sur l’ensemble de la bande sahélo-saharienne.

Le C-135 remplit une mission essentielle au combat. Il apporte l’allonge et l’endurance nécessaires aux avions de chasse. Indispensable à toute projection, le C-135 fournit aux MIRAGE 2000 l’autonomie en carburant leur permettant d’opérer en tout point de la bande sahélo-saharienne.

Enfin, les aviateurs du groupement de transport opérationnel de la base de Niamey réalisent des missions de transport tactique, de personnel et de fret, au sein de la bande sahélo-saharienne. Que ce soit pour ravitailler les troupes engagées au sol ou pour réaliser des infiltrations sous voile, cette capacité est le poumon des opérations interarmées auxquelles elle donne le rythme, l’allonge et l’agilité. Elle détermine le tempo des opérations modernes. Cette capacité repose notamment sur des avions de transport tactique, dont le C-160 TRANSALL, le plus ancien avion de transport de l’Armée de l’air.

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.