Sept mois après avoir quitté Labbézanga, les forces armées maliennes (FAMa) et les autorités administratives du pays sont en passe de se réimplanter dans cette commune à la frontière du Niger avec l'appui de la force Barkhane. Cette dernière y construit en effet un camp pour permettre l'installation d'une garnison de plusieurs centaines de militaires maliens.
Lancé le 1er juin, après deux semaines de préparation intense, le chantier du camp de Labbézanga est un véritable challenge pour le détachement génie qui doit livrer l’ouvrage aux partenaires maliens avant la fin du mois de juillet, en dépit de conditions climatiques exigeantes.
S’inspirant du génie militaire de Vauban et du concept de places fortes en étoile, le camp de Labbézanga sera constitué d’un espace sanctuarisé, protégé par une zone tampon délimitée par plusieurs centaines de mètres linéaires de bastion wall, ainsi que par un fossé anti-pickup en étoile d’une longueur de près de deux kilomètres. Un concept d’implantation simple et efficace, que la force Barkhane avait déjà utilisé à son profit dès 2018. Fort d’un positionnement avantageux, point haut offrant des vues au loin, le camp de Labbézanga permettra à ses occupants de tenir la position dans les meilleures conditions de sureté, en attendant un appui aérien ou le renfort d'une garnison voisine le cas échéant. Le fort a pour ambition de servir de modèle pour les futures implantations des FAMa dans les régions du Gourma et du Liptako. A cet effet, des sapeurs maliens devraient participer sous peu au chantier afin de s’approprier les savoir-faire mis en œuvre à Labbézanga et ainsi être autonomes pour la conception et la réalisation de tels édifices.
Dans une logique d’approche globale, la force Barkhane a par ailleurs recruté des ouvriers locaux afin de générer des emplois à Labbézanga et ainsi contribuer à la relance de l’activité économique dans la commune. Celle-ci sera en outre pérennisée par l’installation prochaine des soldats maliens, lesquels participeront au contrôle du secteur de Labbézanga et favoriseront ainsi la réimplantation des autorités étatiques dans la zone. Depuis le sommet de Pau du 13 janvier dernier, l'action déterminée et continue de la force Barkhane aux côtés des armées partenaires a permis de réduire substantiellement les capacités de nuisances des GAT. Ainsi s’instaurent les conditions du retour des autorités administratives et donc de l'Etat de droit dans cette région frontalière.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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