La force Barkhane peut compter sur un éventail de spécialités et d’atouts qui lui confèrent réactivité et autonomie, afin de faire face à certains imprévus ou impondérables. Parmi ces atouts, les imprimantes 3D se sont avérées d’une aide précieuse dans le cadre de la pandémie du COVID pour produire des outils garantissant une meilleure préservation du personnel (des visières de protection) ainsi qu’une prise en charge optimale des malades qui pourraient avoir besoin d’oxygène (des embouts de respirateurs).
Actuellement engagé au sein du Sous-Groupement du Matériel Adapté au Théâtre (SGMAT) sur la Base Aérienne Projetée (BAP) de N’Djamena, le maréchal des logis Julien est opérateur impression 3D. « Arrivées sur le théâtre en 2019, ces imprimantes 3D de qualité industrielle permettent d’imprimer des grandes quantités d’objets », explique-t-il. La force dispose d'ailleurs d’une des seules imprimantes 3D à frittage laser détenue par l’armée française: « Celle sur laquelle j’ai été formé, se trouve à la 14e Base de soutien du matériel (14eBSMat) de Tulle, et l’autre est en service ici ».
Grâce à ces imprimantes 3D, Barkhane met en œuvre un nouveau procédé de remplacement des pièces usagées. En effet,le SGMAT est désormais en capacité de produire des pièces de rechanges afin de compléter temporairement ses stocks et de pallier des délais incompressibles de livraison depuis la France. « Le plastique utilisé par ces machines offre une bonne résistance mécanique et il ne fond pas avant d’avoir été soumis à des températures avoisinant les 200°C. Les pièces produites constituent donc un excellent palliatif, avant qu’une pièce métallique nous soit livrée et vienne réparer définitivement le véhicule ou la machine défectueuse », précise le maréchal-des-logis.
Les imprimantes 3D apportent donc de la souplesse aux ateliers, en fournissant un moyen de réparation temporaire, rapide et fiable. Elles contribuent également à maintenir à niveau le parc des véhicules en réduisant au maximum le seuil des indisponibles : une garantie supplémentaire pour préserver la capacité opérationnelle de la force.
Dans le contexte actuel de pandémie, les imprimantes 3D ont joué leur rôle à plein, en permettant la production de 150 supports de visières de protection et 20 embouts de respirateurs médicaux, dans le but préventif de renforcer les dotations des Rôles 2 de la force. « Entre l’expression du besoin par les soignants, la recherche d’une pièce correspondant, l’impression d’une première série test et la validation des produits réalisés, il s’est passé une semaine. Une fois passée cette phase d’échantillonnage, nous avons pu produire les dizaines de modèles nécessaires en seulement 4 jours », précise le maréchal des logis.
Ainsi, les imprimantes 3D représentent une solution innovante,imaginée par les soldats de la force Barkhane, pour s’adapter face à la contrainte opérationnelle du COVID-19. Elles participent également à l’éventail de dispositifs permettant à la force de maintenir au plus haut sa capacité opérationnelle et son niveau d’engagement.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA