Durant trois semaines, dans le cadre de l’opération BOURRASQUE, la Task force (TF) Takuba a mené une succession d’actions aux côtés des forces armées maliennes visant à combattre l’État islamique au grand Sahara (EIGS) dans le Liptako. Cette opération a vu l’engagement d’un détachement composé d’une vingtaine de véhicules en plein milieu du désert. Mais réparer un véhicule dans des conditions particulièrement difficiles, telle était la mission des caporaux-chefs Alfred et Édouard, mécaniciens de la TF TAKUBA.
Pour ces unités particulières des Forces spéciales (FS), la mobilité est un critère indispensable à la réussite des missions.
Alfred est le mécanicien en titre de la TF TAKUBA. En préparant cette opération, l’enjeu logistique nécessitait le renfort d’un deuxième mécanicien, Édouard, son camarade de promotion : « nous nous sommes rencontrés lors de notre formation à notre arrivée chez les FS au 1er Régiment de parachutistes d’infanterie de marine. Se retrouver ici au Mali pour cette mission était une belle surprise pour nous », confie Alfred.
Avant le départ en opération, pour bien préparer leur mission, Alfred et Édouard étudient scrupuleusement les retours d’expérience de leurs prédécesseurs afin d’identifier les pièces à emporter avec eux sur le terrain : « pour gagner du temps, nous sommes directement intégrés au groupe déployé sur le terrain, ce qui évite en cas de panne de faire venir un mécanicien depuis une base française en hélicoptère. Nous partons toujours avec du matériel et quelques pièces de rechange en fonction des pannes qui surviennent régulièrement. Nous emportons un lot de pièces assez important tout en gardant en tête que nous ne devons partir qu’avec le nécessaire, pour être les plus légers et mobiles possible », explique Édouard.
Une fois sur le terrain et en cas de panne, la première chose à faire est de diagnostiquer son origine. Ensuite, plusieurs options s’offrent au duo de mécaniciens qui doivent proposer au commandement la meilleure option pour gagner un maximum de temps : « lors de l’opération, nous avons eu une panne sur un véhicule léger de reconnaissance et d’appui. Nous avions diagnostiqué la panne mais malheureusement, la pièce à changer n’était pas disponible à Gao. Finalement, nous avons tracté le véhicule pour le confier à un convoi logistique venu le récupérer », précise Alfred. Les deux mécaniciens doivent être capables de trouver les meilleures solutions logistiques pour ne pas ralentir la manœuvre.
« Nous avons également des qualifications qui font que nous pouvons être employés sur d’autres fonctions. Par exemple sur cette opération, nous sommes également employés en tant que pilotes de VLRA, mais nous pouvons également piloter tous les autres véhicules du détachement », ajoute Édouard.
Au-delà de la maîtrise de leur métier, les deux camarades ont été recrutés pour leur niveau physique et leur capacité à gérer le stress, à l’instar de tous les militaires appartenant aux FS. Ils sont ainsi déployés sur des missions opérationnelles , en grande autonomie, c’est la particularité de ces mécaniciens.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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