En octobre 2020, le Groupement tactique désert (GTD) Bruno a été engagé avec les forces armées nigériennes et maliennes au sein de l’opération BOURRASQUE dans la région du Liptako malo-nigérien. Cette opération a pour but d’intensifier la lutte contre les groupes armés terroristes dans leur zone refuge.
Organiser le soutien d’une opération d’ampleur dans la durée représente un véritable défi logistique pour un GTD, s’appuyant sur des unités taillées pour le combat et le soutien de l’avant. Prenant en compte la permanence des menaces, les distances et les contraintes, cette mission fut celle du capitaine Grégory, commandant le Train de combat de niveau deux (TC2) du GTD Bruno.
Le2 octobre 2020 à Gao, les différentes composantes du TC2 s’alignent et forment une rame massive de plus de 30 véhicules avec ses imposants porteurs logistiques et ses indispensables engins de levage et de dépannage. Les hommes et les véhicules sont prêts. Les chefs d’éléments se rassemblent pour les consignes avant départ. Le ton est donné par le capitaine Grégory qui rappelle les actions de maintenance journalière à réaliser sur les véhicules : « garantir un bon entretien des véhicules, c’est préserver la liberté de manœuvre de la force » insiste-t-il. C’est sa mission et il n’a pas le droit à l’erreur ; sans logistique il n’y a pas de tactique possible.
Quelques jours plus tard, sur la base aérienne projetée de Niamey, la section ravitaillement et transport du sergent-chef Julien n’a eu que quelques heures pour charger les containers qui ravitailleront les soldats du groupement. Les uns s’occupent des rations et des milliers de bouteilles d’eau, tandis que les autres se chargent du carburant et du recensement des pièces mécaniques. Ils n’ont qu’une seule idée en tête : ravitailler les unités au plus près de l’action, peu importe la situation. En toute humilité, le sergent-chef Julien explique : « quand le TC2 avance, c’est tout le GTD qui avance. Il est inconcevable que la manœuvre soit ralentie ou bloquée à cause de nous, parce que nous sommes fixés ».
L’opération suit son cours. Les détachements du TC2 se rendent sur les positions des unités, progressant en sûreté. Le caporal-chef de première classe Fabrice installe son plot de ravitaillement en carburant et le ballet des véhicules commence : « on sécurise d’abord la zone mais après, il faut aller vite, être efficace. Nous devons préserver le rythme de la manœuvre » explique-t-il. Pendant ce temps, les mécaniciens s’activent. Le plus souvent de nuit, allongés sur le sable, à la lueur de leur lampe frontale, ils réalisent des prouesses pour permettre aux véhicules de continuer leur mission pendant que les combattants se reposent ou montent la garde. Ces opérations sont longues et fastidieuses et demandent beaucoup d’ingéniosité de la part des hommes de la maintenance.
Au terme d’une opération d’un peu plus d’un mois, ces combattants du soutien ne comptent plus les kilomètres parcourus entre pistes difficiles, axes sablonneux ou encore oueds inondés par les dernières pluies. Ces combattants de l’ombre auront parcouru plus de 1800 kilomètres et réalisé plus de 170 interventions mécaniques. 13 000 rations et 130 000 litres d’eau distribués ont garanti le potentiel de combat de leurs camarades en première ligne.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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