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BARKHANE : Le sous groupement de commandos parachutiste

Mise à jour  : 12/05/2020

Issu du Groupement de Commandos Parachutistes (GCP) de la 11e Brigade parachutiste, le Sous-Groupement de Commandos Parachutistes (SGCP) de la force Barkhane est une unité particulière. Elle apporte à la force la capacité d’intervenir en tout point de la zone d’opération, de l’ouest du Mali à l’est du Tchad, sur très court préavis. En complète autonomie, intégrée ou en complémentarité d’une autre unité, ses missions sont à dominante offensive ou défensive, mais peuvent aussi s’inscrire dans le cadre d’une RESEVAC. Le sous-groupement peut être engagé par tous les moyens 3D présents en BSS, mais également par voie terrestre, notamment grâce aux pick-up MASSTECH spécialement équipés pour les missions commandos.Rencontre avec le lieutenant Rudy, chef de la cellule tactique du SGCP de l’opération Barkhane :

Qu’est-ce que le Sous-Groupement Commandos Parachutistes sur Barkhane?

Le SGCP de l’opération Barkhane est constitué d’une quarantaine de commandos répartis en deux groupes infanterie issus de deux régiments. S’ajoutent un élément génie, un élément artillerie, accompagné d’un Joint Terminal Attack Controler (JTAC), et d’un National Fire Observer (NFO) en doublure. Un maître-chien fait également partie du commando. Il n’a pas de qualification de chuteur opérationnel, mais il nous accompagne dans différentes missions. Le chien est quant à lui qualifié, si possible, dans deux domaines : « recherche explosif » et « attaque ». Enfin, un médecin et un infirmier viennent compléter le SGCP. En plus de tous ces personnels, nous avons des largueurs chargés d’assister les commandos lors des sauts et du largage de matériel.

La particularité du SGCP aujourd’hui est d’avoir quatre commandos qualifiés « pilote tandem ». En cas de mission aéroportée comprenant une mise à terre par saut,ces derniers peuvent sans problème amener du personnel non « chuteurs ».

 Quels sont les atouts de votre SGCP ?

La plupart de mes commandos sont des soldats qui ont déjà une solide expérience opérationnelle. Le plus jeune d’entre nous a 27 ans, quant au plus vieux c’est moi ! Nous avons un taux d’encadrement particulièrement élevé. Une très grande partie des commandos détiennent leur brevet supérieur de technicien de l’armée de Terre (BSTAT), sans compter les qualifications de spécialité comme le JTAC, le médecin, l’infirmier, le maître-chien, etc.

Le SGCP possède les hommes et les qualifications qui lui donnent les moyens de faire face à toutes les situations opérationnelles nécessitant mobilité et fulgurance.

Comment le SGCP est-il engagé sur le terrain, de quelle chaîne de commandement dépend-il ?

Mon chef direct se trouve à N’Djamena, où il commande la cellule de conception et de conduite des opérations (3CO), déployée au sein du poste interarmées de théâtre (PCIAT). Il est assisté d’un transmetteur et d’un sous-officier tactique. Ces trois personnes sont aux ordres direct du PCIAT et donc du général COMANFOR. Je ne suis donc pas subordonné à un Groupement tactique désert (GTD). Il peut arriver cependant que je sois placé sous commandement d’un chef de GTD, par exemple pour une mission d’interception de personnel à l’intérieur d’une zone urbaine, mais ce n’est pas la règle la plus courante.

Quels sont les missions confiées aux SGCP sur l’opération Barkhane ?

Sur ce mandat, nous avons surtout été employés dans des missions de Patrouille de Recherche et d’Action dans la Profondeur (PRAP). Nous agissons alors dans les intervalles, entre les opérations zonales des GTD, pour harceler les Groupes armés terroristes (GAT) jusque dans leurs zones refuges. Nous opérons dans le Gourma comme dans le Liptako, dans cette région dite des trois frontières, située entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Les autres missions qui peuvent nous être attribuées sont des opérations héliportées (OHP) ou aéroportées (OAP). Enfin, nous sommes en capacité de réaliser des missions d’interception de GAT en milieu urbain.

Le mode d’action choisi dépend toujours de l’effet recherché.Nous pouvons être mis en alerte à trente minutes ou une heure pour des opérations particulières. Cela va dépendre de la nature de l’objectif !

Quel souvenir marquant de mission garderez-vous de ce mandat ?

Lors de notre première PRAP, nous avons eu l’occasion de mettre en œuvre un vaste panel de savoir-faire commando. Nous opérions entre des zones dévolues à des GTD. Grâce à leurs renseignements, le SGCP a pu déceler un ennemi qui cherchait à contourner le dispositif d’un GTD. Une bonne analyse du terrain a permis la neutralisation de ce groupe armé terroriste par embuscade, alors qu’il cherchait à s’infiltrer dans le dispositif. Professionnalisme et contrôle de la force animent toujours notre action au combat.

    

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA