Le Service des essences des armées (SEA) remplit des missions essentielles en opérations. C’est tout particulièrement le cas au sein de l’opération Barkhane, au Sahel. Élément incontournable, le SEA regroupe un ensemble de missions et de spécialités assurant le bon déroulement et la continuité des opérations militaires à travers le ravitaillement des aéronefs, des bases avancées via les convois logistiques et la maintenance de l’ensemble des vecteurs pétroliers sur la bande sahélo-saharienne (BSS).
Le Capitaine Pierre, chef de détachement du SEA nous explique ses trois missions principales.
La première d’entre elles est de soutenir les aéronefs sur les bases de la force. Avec une moyenne de 30000 mouvements aériens par an, le soutien aéronautique est la composante principale du détachement. Il précise que « dès qu’un hélicoptère rentre de mission, l’équipe d’alerte va le ravitailler afin qu’il puisse repartir au plus vite pour les besoins opérationnels ». La base de Gao offre une capacité de stockage de carburant de plusieurs milliers de mètres cubes en bacs souples, dont les alliés anglais, estoniens et danois bénéficient également.
En dehors des missions aéronautiques, le SEA effectue des visites de contrôle au sein des bases avancées afin d’entretenir l’ensemble des vecteurs et matériels pétroliers de la BSS, notamment les camions type Camion-Citerne de Transport de Carburant (CCP10) ou Camions Ravitailleurs Pétroliers de l’Avant à Capacité Etendue (Carapace).
Une partie importante du carburant étant stockée sur la base de Gao, lorsqu’une emprise a besoin de se faire ravitailler, les citernes du SEA sont intégrées à des convois logistiques qui rejoignent ces sites. Lors de l’un des derniers convois entre Gao et la base avancée de Ménaka, le maréchal des logis Rozenn, chef d’élément SEA avait à sa charge trois CARAPACE et un CCP10. « En fonction de la quantité de carburant dont l’emprise a besoin, on se coordonne avec le chef du convoi pour proposer le nombre de véhicules adéquat ».
Enfin, le type de carburant utilisé pour le soutien pétrolier varie en fonction du vecteur utilisé. Le SEA adapte son carburant aux véhicules terrestres ou aériens. Des tests sont effectués par des militaires qualifiés. Le BRG Florian nous montre l’intégralité des contrôles effectués sur la conductivité, la densité ou la présence d’eau à l’intérieur de l’échantillon test. « Grâce à l’analyse de type C, avec une pastille spéciale, je détecte la présence d’eau dans mon échantillon […] je vérifie ensuite la densité et la conductivité du carburant avant de valider ce carburant pour aller ravitailler les hélicoptères ou les avions ».
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1eraoût 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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