Le détachement munition de la base de Gao est en charge de l’approvisionnement en munition de l’ensemble du fuseau Ouest de l’opération Barkhane. A ce titre, il constitue le plus important dépôt de munition des opérations extérieures françaises. Ses missions principales sont de gérer la ressource en munitions du théâtre, de stocker cette ressource au profit des unités françaises et des partenaires, d’assurer les opérations de surveillance techniques, de soutenir les unités et d’assurer les visites de contrôle ; des fonctions insdispensables à la conduite des opérations en bande sahélo-saharienne.
Pour effectuer ces missions, le détachement munition est divisé en trois cellules que sont le dépôt, le stockage et la maintenance. Le chef de dépôt, en liaison avec le groupe stockage, réceptionne et traite les commandes des différentes unités en fonction de leurs besoins et de leurs demandes. Les commandes sont ensuite préparées et expédiées par le groupe stockage. Une fois les commandes prêtes, les GTD les récupèrent. Le détachement munition a alors un rôle d’expertise. « On est là pour conseiller sur le conditionnement et le transport » nous explique l’adjudant Mathieu, chef de la cellule stockage.
La seconde mission du dépôt munition est de garantir le fonctionnement en toute sécurité des munitions, à travers la cellule maintenance. En effet, certaines munitions doivent être contrôlées avant délivrance pour s’assurer de leur bon état physique et sécuritaire. Le lieutenant Laura, chef du détachement munition explique : « Avec les fortes chaleurs, il y a certaines munitions qui peuvent mal vieillir, présenter des défauts et être dangereuses. C’est pour cela que nous effectuons des vérifications avant qu’elles ne soient distribuées. »
En plus de ces visites avant livraison, le pyrotechnicien a aussi pour mission de récupérer les munitions dont les GTD n’ont plus besoin. Dans ce cas-là, trois cas de figures sont possibles : soit la munition est identique à ce qu’elle était lors de la perception et elle retourne dans le stock, soit elle a un peu vieilli mais reste encore utilisable pour l’entrainement, soit elle est dangereuse et sera détruite.
Les pyrotechniciens peuvent également effectuer des entretiens sur les munitions, comme nous le précise le maréchal des logis Alexandre, chef de la cellule maintenance : « Je dispose d’éléments de rechange, d’outils, de quoi faire des étiquetages et des marquages ». Afin de prendre la bonne décision, ils peuvent s’appuyer sur de la documentation ainsi que sur des référents techniques en France. « Mon rôle est de donner un avis technique afin de ne prendre aucun risque. », ajoute le maréchal des logis Alexandre.
La cellule maintenance est en charge des opérations de destruction des munitions défectueuses. Si les petits calibres sont incinérés au sein du dépôt, les autres munitions sont détruites par les pyrotechniciens sur un polygone explosifs.
Enfin, le détachement a un rôle d’expertise. S’il y a un accident lors d’un tir, le détachement munition doit rédiger un dossier technique qui établira ou non si la munition est en cause dans l’accident. Le lieutenant Laura précise : « lors de toutes ces phases, le maitre mot c’est la sécurité. Le dépôt a été construit après une étude de sécurité pyrotechnique des munitions stockées. » Le but est qu’en cas de mise en fonction accidentelle d’une munition dans un container, cela ne se propage pas aux autres.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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