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BARKHANE : Le peloton de reconnaissance et d’intervention en première ligne dans le Liptako

Mise à jour  : 06/03/2020

Du 12 au 23 février, le pelotons de reconnaissance et d’intervention (PRI) du groupement tactique désert (GTD) « Centurion » était engagé en opération dans le Liptako malien. Ses missions sont exigeantes. Premier en action, le PRI éclaire les déplacements de l’unité à laquelle il appartient. En fin de mission, c’est également lui qui assure la dernière « bulle de sécurité » permettant à l’unité de s’installer en base opérationnelle avancée temporaire pour la nuit.

« Les missions de mon peloton sont multiples », explique le lieutenant Paul, chef de peloton. « Cela tient au fait que le PRI est une unité particulièrement rapide et mobile. Les missions qui me sont confiées sont surtout des missions de reconnaissance et d’éclairage, mais aussi de renseignement. Pour cela, mes patrouilles effectuent « des coups de sonde » au-devant du gros des troupes. L’objectif de ce procédé est la recherche d’indices de présence ennemie. C’est une mission qui demande beaucoup de concentration car les groupes armés terroristes (GAT) sont fugaces. Nous cherchons également à vérifier la praticabilité du terrain  pour trouver, le cas échéant, des voies de contournement afin d’éviter un terrain accidenté ou des passages canalisant ou trop étroits, où le risque d’embuscade par les GAT est plus élevé ».

Pour réaliser ses missions le PRI disposent de véhicules blindés légers, les VBL, des 4X4 puissants d’un peu moins de 4 tonnes, très à l’aise en tout terrain grâce des suspensions à roues indépendantes qui leurs permettent d’atteindre 80 km/h dans le désert. A leur bord, les VBL embarquent trois membres d’équipage dotés, en plus de leurs armements individuels, de mitrailleuses M58, des fusils de tir de précision et des missiles de moyenne portée antichars.

La mission commence lorsque les ordres tombent. « Le capitaine commandant l’unité me donne une mission, et je commence alors une étude du terrain et de l’ennemi probable », indique le lieutenant Paul. « La mission peut s’étaler sur plusieurs jours. La plupart du temps, cela commence par une phase de reconnaissance, mais mon peloton peut aussi réagir très vite à une menace inopinée et appliquer les mesures nécessaires pour neutraliser l’ennemi dans un combat de rencontre ».

Le soir venu, la première tâche du soldat est l’entretien du matériel et du véhicule. « En cela, pas de particularisme pour le PRI, il n’y  pas de temps mort de ce côté-là ! » souligne le lieutenant. « On ne prend soin de soi que lorsque le matériel et l’armement ont été vérifiés. C’est vrai, la fatigue des uns et des autres se fait ressentir au fur et à mesure que l’opération avance. Mais les cadres sont attentifs à leurs équipages, afin que le peloton dure ».

Particulièrement usant pour les hommes et le matériel, le terrain malien offre de très grandes disparités auxquelles il faut s’adapter en permanence. « C’est un terrain qui peut être très ouvert, très dégagé avec de très grandes élongations », décrit le lieutenant Paul. « Mais il y aussi, des portions beaucoup plus cloisonnées avec de petites pistes, des forêts d’épineux, beaucoup d’oueds plus ou moins franchissables, notamment dans la zone d’action du Liptako malien où nous évoluons. Ce terrain exige de l’agilité dans la manœuvre pour trouver les bons itinéraires. C’est une des raisons pour laquelle le PRI est envoyé en éclaireur ».

Pour le lieutenant Paul et les soldats du PRI, l’objectif premier est d’être opérationnels. Un objectif qui donne du sens à leur engagement.  « Je suis toujours très heureux de me retrouver en opération. On s’entraine en permanence pour cela. C’est le sentiment d’être utile à son pays, aux soldats maliens, aux populations locales… de ne pas s’être engagé pour rien. Surtout, en opération tout est plus intense : cohésion, engagement, esprit de corps ! ».

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense