Le lieutenant Bertrand, chef d’un peloton de reconnaissance et d’intervention (PRI) du groupement tactique désert (GTD) « Dragon » a été engagé dans l’opération MONCLAR du 3 au 23 mars. Rencontre avec ce lieutenant qui témoigne du rôle d’un PRI dans une telle opération.
Reconnaissances, sécurisations et surveillances de zones et infiltrations de nuit en toute discrétion font partie intégrante des missions. Pour le lieutenant Bertrand, les qualités d’un bon PRI sont triples. La première, c’est la souplesse d’emploi : « il faut aller très vite, très loin, réaliser au plus près des escortes en assurant la protection rapprochée d’un convoi ».
La seconde, c’est l’instinct. « Nous avons besoin de ‘flairer’ le terrain ; nous ne devons pas tout simplement suivre l’itinéraire sur une carte, mais prendre en compte les contraintes techniques des différents véhicules, tout en gardant de vue les missions du sous-groupement. »
Enfin, il faut avoir la culture du renseignement. « Il s’agit d’informations sur l’ennemi, le terrain ou l’environnement qui doivent être immédiatement exploitables par le commandement. »
Chef de peloton, le lieutenant Bertrand appartient au 1er Régiment étranger de cavalerie. « J’ai choisi la Légion étrangère pour servir aux côtés de Monsieur légionnaire. Cette expression qualifie ces hommes qui se voient attribuer un nouveau nom pour avoir quitté leurs pays et décidé de servir la France ».
Au bilan, le lieutenant Bertrand précise sa vision : « Le PRI est une transition entre l’infanterie et la cavalerie blindée, nous sommes amenés à débarquer très régulièrement. Au cours de l’opération MONCLAR, nous n’avons jamais parlé avec les habitants à partir de nos véhicules, mais face à eux. Ce besoin de débarquer n’est pas notre spécialité, mais il est nécessaire dans notre travail pour percevoir notre environnement et surtout le caractériser ».
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA