Fin juin, le Groupement Tactique Désert Logistique (GTD-Log) « Niel » a ravitaillé la base de Tombouctou. Partie de Gao, cette mission a permis d’acheminer les ressources indispensables au fonctionnement de la base, tel que du carburant ou des vivres, essentiels à la poursuite des opérations de lutte contre les groupes armés terroristes (GAT) dans le Gourma.
Un imposant convoi d’une centaine de véhicules militaires et de camion civils s’est engagé sur une boucle entre Gao et Tombouctou, soit plus de 800 kilomètres, avec une articulation peu anodine. Ce convoi regroupait plusieurs unités interarmes aux missions diverses et variées. Ainsi, pendant plus de 10 jours une section d’infanterie du GTD « Dragon » avait reçu pour mission d’éclairer l’itinéraire au profit du convoi. Une section d’ouverture d’itinéraire piégé (SOIP) a quant à elle sécurisé les points de passage et assuré les vérifications de non pollution de certaines zones. La traficabilité et la topographie de l’itinéraire des gros porteurs présents au sein de l’escorte était assurée par un peloton de reconnaissance issu du GTD « Niel ». Les éléments d’escorte étaient composés de plusieurs patrouilles en charge de la protection des porteurs polyvalents logistiques blindés (PPLOG DP) ainsi que des vecteurs civils locaux. D’autres éléments étaient également présents, parmi lesquels le Joint Terminal Attack Controler (JTAC) en relation directe avec le chef de convoi pour demander d’éventuels appuis aériens.
La veille du départ le capitaine Vincent-Georges, chef de convoi, effectue un « rehearsal » devant l’ensemble du personnel militaire prenant part à la mission. Il s’agit d’une répétition générale afin de veiller à ce que chacun des combattants ait compris le cadre général de l’action et l’esprit de la mission avant le départ prévu le lendemain matin très tôt.
Au milieu de la nuit la rame des véhicules se met en place. Chacun doit alors parfaitement connaître son rôle. Un dernier briefing avant départ est réalisé par le capitaine. Le chef d’escorte intervient également afin de donner les directives liées à la circulation et à la sécurité immédiate du convoi. Pendant plusieurs jours, les véhicules roulent s’arrêtant parfois au grès des pannes et des crevaisons, toujours réparées rapidement grâce à l’ensemble du personnel du convoi, et ce malgré l’environnement désertique potentiellement hostile.
Lors du convoi, des missions annexes de recherche d’informations sont effectuées afin d’assurer la sécurité élargie du convoi.
Le soir, lorsque la base opérationnelle avancée temporaire (BOAT) est installée chacune des unités présentes au sein du convoi se met en dispositif de surveillance pour assurer sa sureté sans discontinuité jusqu’au départ le lendemain matin. Dès que la BOAT est hermétique les soldats doivent prendre en charge, au plus tôt, l’entretien et la vérification complète de leurs véhicules afin de détecter d’éventuelles pannes pouvant retarder le départ du convoi.
Les journées peuvent être longues et les nuits souvent courtes car elles sont régulièrement perturbées par des tempêtes de sable ou des orages dont l’intensité est maximale en cette saison des pluies. « Mais les soldats ont mis en pratique leurs savoir-faire acquis durant leur préparation opérationnelle avant projection, ce qui leur a permis de mener à bien leur mission malgré les contraintes mécanique, météorologique, technique et tactique » conclut le lieutenant Elyess, officier adjoint sur cette opération.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace
Sources : État-major des armées
Droits : EMA