BARKHANE : Le groupement tactique désert (GTD) « Dragon » en opération

La veille du départ, lors du briefing à ses soldats, le capitaine Jordan, commandant l’un des sous groupement tactique désert (SGTD) engagé dans l’opération, insistait sur l’importance de se montrer vigilant et sur la difficulté du terrain : « En cas de doute ou de découverte d’indices suspects, n’hésitez pas à demander l’intervention du groupe génie. Il faut également être attentif à la praticabilité du terrain sur lequel nous allons évoluer car le succès de cette opération repose sur notre mobilité et notre discrétion. » 

L’opération a débuté le 2 avril par une reconnaissance offensive en direction d’Ansongo. Le SGTD a ensuite opéré dans des zones peu accessibles en véhicule : « Il s’agissait d’harceler les Groupes Armés Terroristes (GAT) jusque dans les zones difficiles d’accès où ils pensaient trouver refuge », précise le capitaine Jordan. 

Au cours de l’opération, la section du lieutenant Joseph a ratissé plusieurs oueds caractérisés pour abriter des plots logistiques, sous des fortes chaleurs. Les soldats ont effectué un ratissage serré de la zone. « J’ai adapté le déploiement de la section dès que la végétation devenait plus dense pour que chaque recoin soit reconnu.», souligne le chef de section. « Lorsqu’on aborde une zone pour la ratisser à pied, on est toujours très vigilant vis-à-vis de tout ce qui peut nous paraitre suspect. Il faut s’étonner de ce qu’on observe », témoigne le sergent Rado, chef de groupe ERYX. « Il s’agissait en effet d’une véritable opération de fantassins débarqués. Notre action s’est combinée avec celle d’un autre SGTD qui opérait de l’autre côté du Niger.» 

Par cette manœuvre du GTD « Dragon », le capitaine et ses soldats ont ainsi agi dans une zone bien connue de la force Barkhane, manifestant leur présence auprès des populations, et contribuant à perturber l’approvisionnement des groupes armés terroristes dans des zones reculées. La force Barkhane poursuit son action au sol et dans les airs contre les GAT, en particulier l’état islamique au grand Sahara, dans la zone des trois frontières. 

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.