Début juillet, l’adjudant Jean-Philippe du groupement tactique « Belleface » a sensibilisé des cadres de l’armée malienne à cette fonction indispensable aux opérations qu’est le Joint Terminal Attack Controller (JTAC) ou contrôleur aérien avancé.
En effet, grâce à son savoir-faire spécifique et à des moyens de transmission dédiés, le JTAC permet aux troupes au sol de bénéficier d’un appui aérien, notamment lorsqu’elles sont au contact de l’ennemi.
Les Forces Armées Maliennes en demande de savoir-faire dans le domaine de l’appui aérien
Les engagements en Afghanistan et plus récemment en bande sahélo-saharienne ont démontré toute la pertinence de disposer d’un JTAC inséré dans les unités de combat. Forts de cette analyse, les Forces Armées Maliennes ont été convaincues de la nécessité de former des cadres à la fonction de contrôleur avancé.
L’armée malienne veut en effet être en capacité permanente de demander un appui aérien immédiat. Ses unités au sol doivent par conséquent disposer de spécialistes formés afin de pouvoir être des relais efficaces vers les appuis aériens et leurs effets.
« L’effet à obtenir »
« Un contrôleur aérien avancé peut demander l’emploi d’un appui aéroterrestre ou aérien au plus près des forces partenaires » précise l’adjudant Jean-Philippe, « tout dépend de la situation tactique, c’est elle qui commande ». L’intégration de cet appui aux opérations peut s’effectuer dès le processus de planification.
Le JTAC peut également demander un appui en conduite, si la situation le nécessite au cours d’une opération. Il demande alors un « effet à obtenir » sur le terrain comme la destruction de matériels, la neutralisation d’individus ou une simple manœuvre de dissuasion. Pour ce faire, il dialogue directement avec les équipages.
Une véritable soif d’apprendre
L’adjudant Jean-Philippe a sensibilisé une dizaine de militaires maliens à l’appui aérien. Les stagiaires ont pu eux-mêmes entrer en communication avec des MIRAGE 2000 dans le cadre de la phase pratique du stage. « Au début, ils étaient impressionnés, mais les stagiaires ont eu une véritable soif d’apprendre » confie-il, « ils ont été disciplinés et attentifs. Le major de promotion m’a réellement impressionné. »
Le lieutenant-colonel Youssouf Oumar Cissé, chef d’état-major du secteur 1 de Gao, a remis aux stagiaires leurs attestations de sensibilisation à l’appui aérien. Ancien professeur à l’école d’Etat-major des Forces Armées Maliennes, il s’est adressé aux stagiaires : « Je vous demande de maintenir votre niveau d’excellence, de transmettre votre savoir. Votre pays a besoin de vous, vous êtes les formateurs de demain ». Le lieutenant-colonel Thomas, commandant en second du groupement « Belleface », a également tenu à féliciter les stagiaires et leur formateur.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense