Le Lieutenant (LTN) Julien, chef de section Génie, est arrivé au Sahel en fin d’année 2020. Sa section fait partie du Sous-groupement tactique désert (SGTD) du Groupement tactique désert (GTD) Conti. Engagés à plusieurs reprises en opération conjointe avec une unité nigérienne, les sapeurs ont pu faire montre de leurs qualités intrinsèques et de leurs savoir-faire.
La mission principale des sapeurs au Sahel : permettre le passage des véhicules de la Force
Le SGTD, auquel est rattachée la section du LTN Julien, est composé de plus d’une centaine d’hommes, issus principalement de la cavalerie, mais aussi de l’infanterie. L’esprit de cohésion et de camaraderie y règne sans effort particulier. « Nous appuyons la mobilité tactique du SGTD et de ses partenaires nigériens en ouvrant des itinéraires sur un terrain désertique difficile. Mes hommes travaillent d’arrache-pied avec leurs pelles, leurs plaques de désensablement et une bonne dose d’ingéniosité pour permettre aux véhicules de toujours passer lors des opérations », commente l’officier sapeur, « mais ce n’est pas tout : l’ennemi refuse la confrontation et pratique le harcèlement. Alors nous vérifions que rien ne soit piégé ou miné à notre passage ». Ces missions essentielles, et le LTN, très proche de ses hommes, leur demande de conserver discipline, rigueur et professionnalisme en toutes circonstances. « La routine, les baisses d’attention peuvent mener à l’échec. Il est impératif de rester concentrés, nous n’avons pas le droit de baisser la garde », insiste-t-il.
« Il faut exercer l’œil du sapeur, son premier moyen de détection »
Les sapeurs progressent en ligne munie de leurs détecteurs électromagnétiques portables de mines. Ils redoutent un piège. « Nous ne pouvons pas passer tout le Sahel au détecteur », ironise le LTN Julien, « alors il faut comprendre le terrain et se mettre à la place de l’ennemi. Si j’étais lui, où poserais-je un piège ? ». L’œil des sapeurs s’aiguise au fil des missions et la section possède des cadres expérimentés. Si le détecteur réagit, les sapeurs s’agenouillent avec leurs sondes amagnétiques pour délicatement fouiller le sol. L’expérience et la dextérité permettent aux meilleurs d’entre eux de distinguer facilement les pierres, les bois ou les métaux sous la surface, rien qu’aux vibrations de la sonde au contact. Pour dégager un élément suspect du sol, ils utilisent un pinceau ou une brosse. Ils évitent ainsi d’appliquer trop de poids sur le sol, certaines mines réagissant aux environs du kilogramme de pression. Patience et rigueur sont de mises.
« Il en va de même pour les fouilles. On ne peut pas toujours tout passer au peigne fin pour trouver une cache d’armes ou un plot logistique. Alors il faut entrer dans la tête de l’adversaire ». Le LTN veille au grain et donne ses conseils aux plus jeunes : « Insiste sur cet axe-là… Regarde autour de toi. Les terroristes veulent retrouver ce qu’ils enfouissent ou dissimulent. Pense aux indices qu’ils auraient laissés ». Chaque jour, les sapeurs ont inlassablement donné le maximum. Chez eux, la confiance est la règle : « si l’un d’entre nous n’est pas au rendez-vous, le groupe est en danger. Tous le savent alors ils donnent le meilleur. Je suis fier d’eux ! » conclut-il.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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