Le sergent Vincent, maître-chien du détachement cynotechnique de Gao, a intégré avec son binôme Moka, un des Sous groupements tactiques désert (SGTD) de Douamont pour une opération majeure de sécurisation des abords de la route nationale 16. Moka, spécialisé dans la recherche et dans la détection d’explosifs, a apporté un appui précieux, complémentaire aux capacités du génie.
Le SGTD a conduit des missions de reconnaissance dans la forêt de Serma dans l’ouest du Gourma malien, où le minage est souvent le mode d’engagement privilégié de l’ennemi. Dans ces zones boisées, les Groupes armés terroristes (GAT) sont également susceptibles de dissimuler des composants pour la fabrication d’Engins explosifs improvisés (EEI), de l’équipement logistique ou de l’armement.
Les militaires de la Force Barkhane peuvent être ciblés par ces dispositifs pièges. Lutter contre cette menace est une priorité. Pour trouver des composants d’EEI, la Force peut compter sur les sapeurs de combat du génie qui possèdent des moyens de détection et d’identification. Ils sont appuyés par le flair des chiens spécialisés, qui détectent la quantité infime de métaux présents dans les EEI. Moka est en mesure de reconnaître les odeurs de composants très variés, allant des explosifs traditionnels aux produits chimiques, entrant dans la composition d’explosifs artisanaux.
« Former un chien à ce type de détection demande énormément de temps et d’entraînement » explique son maître, le sergent Vincent. « Il faut également l’habituer à évoluer dans des environnements et des ambiances qui peuvent être stressants ». Lors de cette mission dans la forêt de Serma, Moka a permis de lever le doute sur plusieurs sites suspectés d’être des lieux de caches potentielles pour les GAT.
Toutes les missions spécifiques liées à l’emploi des chiens militaires sont assurées par le 132e régiment d’infanterie cynotechnique stationné. Cette formation unique a vocation à préparer un binôme homme-chien indissociable, capable d’apporter un appui spécialisé aux unités d’infanterie dans le domaine de la détection et la neutralisation d’adversaires ainsi que la recherche d’explosifs et de munitions sur le territoire national et en opérations extérieures.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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