Le 3 juillet 2020, le général Facon, commandant de la Force (COMANFOR) Barkhane a participé au 7ème « comité directeur 3D » (CODIR 3D) à Ouagadougou, au Burkina-Faso. L’approche 3D regroupe trois dimensions complémentaires de la stratégie de résolution de crise au Sahel: la Diplomatie, la Défense et le Développement. Lors de cette rencontre, le COMANFOR a ainsi présenté le bilan de l’action de Barkhane au service de cette stratégie.
Le travail de ce comité s’inscrit dans le cadre des quatre piliers de la coalition pour le Sahel : le combat contre le terrorisme, le renforcement des capacités militaires des pays du G5 Sahel, le retour de l’Etat et de ses services, et l’aide au développement. Barkhane agit pleinement dans le premier pilier mais elle concourt également aux piliers 2, 3 et 4.
Le dernier CODIR de mars 2020à Bamako avait permis d’échanger sur l’approche territoriale intégrée, qui repose notamment sur une approche cartographique permettant une meilleure appréciation des dynamiques sécuritaires, économiques et sociales dans le Sahel. Ce 7ème CODIR 3D a permis d’approfondir ces échanges et d’aborder les conclusions du comité de pilotage opérationnel de l’Alliance Sahel, qui s’est tenu à Bruxelles (et par visioconférence) le 24 juin dernier. Il a également permis de revenir sur le sommet de Nouakchott du 30 juin, et la nécessité de poursuivre la coordination des efforts de tous les acteurs pour favoriser le retour de l’Etat et les actions de développement, notamment dans la zone des trois frontières (Mali, Burkina Faso, Niger).
Le CODIR de Ouagadougou s’est déroulé en deux parties.
La première session, au format « Equipe France », était placée sous la présidence conjointe de l’Ambassade de France, de l’Agence Française de Développement (AFD) et de la Force Barkhane. Des délégations du Mali et du Burkina se sont réunies afin notamment d’établir un point de situation politique, militaire et de développement, de faire un point sur l’approche territoriale intégrée et d’échanger sur l’accompagnement du processus de retour de l’Etat dans certaines zones.
Lors de la présentation de la situation sécuritaire, le COMANFOR a souligné les bons résultats de Barkhane, précisant que la combinaison des actions terrestres et des actions aériennes avait prouvé son efficacité. Les groupes armés terroristes (GAT) sont en effet « sous pression permanente ». Il a également rappelé que les actions de Barkhane, des forces nationales et de la force conjointe du G5(FC-G5) Sahel créent les conditions nécessaires pour permettre le retour de l’administration et de l’Etat dans des zones fragilisées, vocation du pilier 3 de la Coalition pour le Sahel. Au Mali, le retour des forces armées maliennes à Labbézanga et le déploiement de la première colonne foraine dans le village en étaient un exemple.
La deuxième partie de ce CODIR, placée sous la présidence de l’Alliance Sahel, a réuni à l’Institut Français de Ouagadougou les délégations de l’Equipe France, des représentants de la délégation de l’Union Européenne et des membres de l’Alliance Sahel. Pour la première fois, cette rencontre a également associé les autorités Burkinabé, avec la présence du ministre d’Etat, ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale et du ministre de l’économie, des finances et du développement, montrant ainsi l’implication du gouvernement dans ces actions.
Cette rencontre a permis d’échanger sur le plan d’urgence du Sahel (PUS), sur l’approche territoriale intégrée au Burkina Faso et de présenter certains éléments évoqués lors de la première partie du CODIR. Les autorités Burkinabé ont également affiché leurs attentes concernant ce plan d’urgence.
Sur le volet sécuritaire, le COMANFOR a insisté sur les actions combinées des deux grandes forces sahéliennes que sont Barkhane et la FC-G5 Sahel. Ces opérations permettent de maintenir un effet de saturation sur les GAT tout en développant un écosystème favorable au redéploiement de l’Etat et aux projets de développement.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1eraoût 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupera bientôt environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace notamment dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel en cours d’opérationnalisation.
Sources : État-major des armées
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