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BARKHANE : Le chef de corps du GTD « Bir-Hakeim » dresse le bilan de 4 mois d’opération

Mise à jour  : 18/06/2019

Le 28 mai 2019, sur la base avancée de Gao au Mali, a eu lieu le transfert d’autorité entre le colonel Gabriel Soubrier, rendant le commandement du groupement tactique désert (GTD) « Bir-Hakeim », et le colonel Nicolas de Chilly, prenant le commandant du GTD « Edelweiss ».

Le chef de corps de l’unité « Bir-Hakeim » revient sur sa mission et ses temps forts, après 4 mois de présence sur le territoire malien.

  • Quels ont été les objectifs du mandat du GTD ?

« La mission du GTD s’inscrit dans la stratégie globale de la force Barkhane. Déployé sur une zone de responsabilité bien définie, comme l’autre groupement tactique de l’opération, le groupement GTD « Bir-Hakeim » est une unité tactique interarmes, intégrant l’ensemble des appuis et soutiens nécessaires pour remplir sa mission. Il a un objectif : lutter contre les groupes armés terroristes aux côtés des forces partenaires.

Pour l’unité « Bir-Hakeim », cette zone est immense ; le groupement est déployé à la fois sur la base avancée de Gao, la base opérationnelle de Ménaka, et les bases avancées de Tessalit et Kidal.

Pour le GTD l’enjeu était de poursuivre l’action entreprise contre les GAT dans la région du Liptako tout en maintenant la stabilité dans le nord du Mali. Une mission réalisée aux côtés des forces armées maliennes (FAMa) ainsi que des forces armées nigériennes sur l’ensemble de cette zone. »

  • Qu’avez-vous pensé de l’état d’esprit de votre groupement pendant la durée de la mission ?

« Tout d’abord, la très grande cohésion au sein du groupement a été un véritable critère de succès, indispensable lorsque l’on conduit des opérations sur quatre emprises dispersées. Cette cohésion, je l’ai également ressentie dans le cadre de nos missions conjointes avec les forces armées partenaires, une fraternité d’armes partagée par chacun et qui nous lie dans cette même mission de combattre le terrorisme.

J’ai relevé aussi, à travers l’ensemble des opérations menées, une très grande pugnacité de chacun de mes marsouins, notamment lors des accrochages. Je peux souligner également l’audace et la créativité dont a fait preuve mon équipe de commandement, qui a su innover en imaginant des modes d’action particulièrement efficaces.

J’ajouterai que la discipline est essentielle sur une mission aussi exigeante. Tous ont fait preuve, sous le commandement de chefs fermes et à l’écoute, d’une vraie rigueur et d’un grand professionnalisme, indispensables au maintien de la capacité opérationnelle.

Je terminerai en soulignant la rusticité de mes soldats, leur aptitude à durer et à prendre l’ascendant face à l’ennemi, à l’environnement hostile, à l’isolement, aux conditions de vie abrasives. J’ai commandé des marsouins imprégnés de leur mission et décidés à vaincre tous les obstacles avec persévérance. Nous pouvons être fiers de la qualité de nos soldats. »

  • Si vous deviez retenir un moment marquant, lequel serait-il ?

« Il y a eu beaucoup de moments intenses, notamment lors des nombreux accrochages avec les groupes armés terroristes. Mais en tant que chef, je retiendrai un moment particulier au cours duquel le commandement prend tout son sens.

Je pense à une confrontation directe avec les groupes armés terroristes sur une base temporaire dans le Liptako. A ce moment très précis, j’ai très vite constaté que l’entraînement, la cohésion des chefs et de la troupe prenaient tout leur sens : la reprise rapide de l’ascendant sur l’ennemi n’est due qu’à la restitution d’actes individuels et collectifs bien rôdés, à un commandement fluide et serein, et à une fraternité d’armes aussi naturelle qu’efficace.

Je conclurai en abordant un beau défi relevé par le groupement « Bir-Hakeim » à Ménaka : la création d’un poste de commandement et de coordination de la sécurité, fédérant l’ensemble des acteurs sécuritaires (MINUSMa, FAMa, police, gendarmerie, garde nationale et la force Barkhane). Cette initiative pragmatique a permis d’appuyer l’action du gouverneur, représentant de l’Etat malien, et a participé vertueusement à la sécurisation de la ville. »

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace notamment dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel en cours d’opérationnalisation.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense