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BARKHANE : Le chef de bataillon Sébastien, portrait d’un bâtisseur

Mise à jour  : 25/06/2020

Il est des missions qui laissent des traces chez les hommes et sur le terrain. La mission du chef de bataillon Sébastien en fait partie. Officier référent génie sur la base de Gao, il dirige depuis le 1er juin, le chantier du camp de Labbézanga. Une place forte qui verra la réimplantation des forces armées maliennes (FAMa) dans cette localité à quelques kilomètres de la frontière nigérienne. Rencontre avec ce soldat bâtisseur.

Lorsqu'il est projeté au printemps 2020 dans le cadre de l'opération Barkhane, cet officier de Légion a entre autres charge de réaliser des audits de sécurité des différentes emprises de la force. Fort de cette expertise, il est rapidement sollicité lorsque les forces armées maliennes demandent l'appui de Barkhane pour se réimplanter à Labbézanga. 

Deux semaines avant que débute le chantier, il réalise tout d’abord une reconnaissance de site afin d’implanter un camp « en étoile » selon les plans réalisés par le poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) de Barkhane à N’Djamena. Il procède ensuite à la génération de force : « Le détachement génie de Gao n’était pas dimensionné pour un tel chantier, il a fallu générer un détachement ad hoc réunissant toutes les compétences nécessaires : un module léger d’appui aux opérations afin de garder liaison avec la base de Gao et le PCIAT, et un électromécanicien pour la continuité des installations électriques sur le chantier et en zone vie. Et évidemment des sapeurs : un groupe appui au déploiement lourd, un groupe d’appui génie, un groupe génie combat, des enginistes et des spécialistes des travaux de protection d’emprise ».

Cette phase cruciale terminée, le chantier peut débuter. Le lundi 1er juin au petit matin, escortée par une unité du groupement tactique désert « Centurion », la colonne d’engins prend la direction du sud. En quelques heures, le détachement rejoint Labbézanga, dernière ville malienne avant la frontière nigérienne. Les FAMa et à leur suite les autorités locales avaient dû s’extraire de cette localité sous la pression des groupes armés terroristes il y a quelques mois. Aujourd’hui, avec l’appui déterminant de Barkhane la ligne de défense malienne se reconstruit à la frontière. 

Sur zone, le détachement s’installe sommairement et se met rapidement à l’œuvre : « il a fallu déterminer le site d’installation le plus favorable à une défense dans la profondeur. Un point haut permettant d’avoir une bonne vision sur Labbézanga, les antennes relais ainsi que les postes de contrôle de l’armée malienne ».

Au quotidien, les conditions climatiques sont éprouvantes et les aléas ne manquent pas. En charge de la planification dans son régiment, le chef de bataillon Sébastien s’adapte et oriente ses éléments. « Les difficultés inhérentes à ce type de chantier sont classiques : il faut composer avec les pannes mécaniques et réaménager régulièrement l'emploi du temps. Tout comme les machines, les hommes souffrent de l’environnement (45°C de température moyenne en journée), il faut donc également veiller à préserver le potentiel humain en adaptant au mieux les phases de repos et de remise en condition. Au final, les trois risques majeurs auxquels nous sommes confrontés sont : le coup de chaleur, un accident, une attaque directe ou indirecte sur le chantier ou la zone vie. » 

En dépit des contraintes, l’ensemble du détachement est résolu à livrer l’ouvrage aux partenaires maliens avant la fin juillet. « C’est grâce au combat mené sur le terrain de manière continue que nous sommes aujourd’hui en mesure d’appuyer les FAMa à se réimplanter à Labbézanga. » 

Conscient de l’importance de la tâche à laquelle il prend pleinement part à la tête de ses hommes, le chef de bataillon Sébastien se dit « fier de poursuivre la tradition des Anciens. On parle souvent des sapeurs comme des soldats bâtisseurs et c'est ce qu'on fait à Labbézanga, ça nous donne d'autant plus de force et de courage ».

              

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : EMA