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BARKHANE : Le capitaine Jean-Antoine, Battle Watch Captain de la MINUSMA

Mise à jour  : 21/06/2019

Le capitaine Jean-Antoine sert à Gao, au sein du quartier général du secteur Est (SEHQ) de la Mission multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) en tant que Battle Watch Captain.

Le capitaine Jean-Antoine n’en est pas à sa première mission sous mandat des Nations-Unies. Jeune sergent en ex-Yougoslavie, en 1992, il portait déjà le béret bleu. Cette fois, c’est en tant qu’officier au Mali qu’il porte à nouveau la célèbre coiffe des soldats de l’ONU. Dans un pays qu’il connaît bien par ailleurs puisqu’il y revient pour la troisième fois, après avoir appartenu au premier mandat de Serval notamment.

Au Mali, la mission de l’ONU a pour objectif principal la stabilisation de la situation sécuritaire ainsi que la contribution au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays. Comme la force Barkhane, les Nations-Unies déploient leur action selon une approche globale de sortie de crise, cadre dans lequel elles fournissent notamment un effort accru pour le développement du pays.

Les casques bleus de la MINUSMA ne sont donc pas les seuls à représenter l’ONU au Mali. Plusieurs piliers civils de l’organisation y œuvrent également au quotidien. « Nous sommes là en soutien des opérations civiles » indique le capitaine Jean-Antoine, « notre action est complémentaire de celle de Barkhane. » Les contingents de la MINUSMA sont néanmoins présents sur le terrain, notamment dans des localités où la force Barkhane n’a pas d’emprise. Elle tient par conséquent son rang d’acteur majeur de la sécurité, au côté de Barkhane et des forces partenaires.

Au SEHQ, dans le Super Camp de la MINUSMA de Gao, le capitaine Jean-Antoine assure les fonctions de Battle Watch Captain au centre opérationnel. C’est là que s’effectuent, 24h sur 24, le suivi et la conduite de toutes les opérations de la MINUSMA, telles que des missions d’appui, de logistique, d’escorte de convois ou d’actions civilo-militaires. En cas d’incident, le Battle Watch Captain est immédiatement informé de la situation par l’unité engagée sur le terrain et prend les premières mesures adéquates : « les contingents sont bien équipés en armement, en blindés, en transmissions. Et nous au centre opérationnel nous avons les moyens et les appuis techniques efficaces qui nous permettent de rester en contact étroit avec eux, en permanence» indique l’officier « veilleur ».

Quatre officiers se partagent ce poste par vacations de 24 heures : un Togolais, une Népalaise, un Roumain et le capitaine Jean-Antoine. On les surnomme les Wake : « Wake, c’est le verbe réveiller en anglais. Peut-être parce que nous ne dormons que d’un œil et que nous sommes les premiers que l’on tire par la manche en cas de besoin! ».

En effet, si la langue de travail de la MINUSMA est l’anglais, puisqu’elle compte plus de 55 nationalités, la maîtrise du français y est également un atout précieux : « être français facilite clairement le contact, notamment avec les Maliens », confie le capitaine Jean-Antoine, « l’ambiance est amicale, on s’appuie surtout sur la compétence et l’investissement des gens ». Le SEHQ compte ainsi 6 insérés français parmi ses 75 membres. Leur savoir-faire y est reconnu et apprécié, et plusieurs d’entre eux occupent d’ailleurs des postes clés.

Le plus beau souvenir du capitaine Jean-Antoine reste le rôle qu’il a eu à jouer lors de l’incendie de l’aéroport civil de Gao. Après avoir reçu l’alerte, il a pu réunir les pompiers bangladeshi de la MINUSMA et français de Barkhane, et coordonner leur action pour circonscrire au plus vite le sinistre. Finalement, aucune perte humaine et aucun dégât majeur n’ont été à déplorer : « être militaire français m’a permis de demander efficacement de l’aide à Barkhane. Je suis satisfait d’avoir pris au plus vite les bonnes décisions ».

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense