Depuis fin janvier 2019, le maréchal des logis Nadège est déployée au Mali dans le cadre de l'opération Barkhane. Affectée au 1er régiment du train parachutiste depuis 7 ans, elle est chef largueuse au sein du détachement interarmées de théâtre (DETIA) sur la base aérienne projetée (BAP) de Niamey. Sa mission consiste à ravitailler les troupes au sol en opération. Les livraisons par air nécessitent précision et maîtrise technique. De nombreux paramètres sont à prendre en considération, tels que la puissance du vent, la hauteur de largage, la charge et son centre de gravité, ou encore le choix des parachutes.
Un goût de l’engagement
Après avoir entendu parler de la réserve durant sa journée défense citoyenne, le maréchal des logis Nadège s’est engagée, en tant que réserviste, au sein de l’opération Sentinelle pendant 4 ans. Cette expérience l’ayant confortée dans son choix, elle a alors décidé de s'engager comme militaire du rang. Son objectif était clair : obtenir les qualifications techniques nécessaires au largage de matériel et de parachutistes sur les avions de transports militaires.
A l’occasion de deux stages de six semaines, elle a étudié les notions de gravité et s'est entraînée à larguer de petits colis de 50 à 250 kg.
En février 2016, devenue sous-officier, son rôle a évolué alors vers le commandement d’une équipe et la supervision des largages.
« Il existe une confiance mutuelle au sein de l'équipe, chacun connaît son rôle sur le bout des doigts »
C’est dans un immense hangar au sein de la BAP de Niamey, que le maréchal des logis Nadège et son équipe conditionnent les vivres et le matériel destinés à être largués. Il leur faut ensuite installer les parachutes et vérifier scrupuleusement que les sangles soient bien serrées : « l'humidité et la chaleur peuvent endommager les colis. Il faut être sûr que tout se passe dans les meilleures conditions ». Sous ses ordres, trois arrimeurs largeurs configurent la soute et se tiennent prêts à réagir en cas d'incident.
En vol, placée à l’arrière de l’aéronef, elle est les yeux du pilote et est en liaison permanente avec lui. Elle peut l'informer en temps réel du déroulement de la mission : « le travail entre le groupement de transport opérationnel (GTO) et le DETIA est très enrichissant, les rapports sont excellents ».
Vingt minutes avant le largage, accompagnée de ses équipiers, le maréchal des logis Nadège contrôle une nouvelle fois minutieusement son dispositif : « il existe une confiance mutuelle au sein de l'équipe, chacun connaît son rôle sur le bout des doigts ». Ils vérifient que les parachutes sont bien enclenchés et une ultime inspection de la soute est effectuée. La rampe est désormais ouverte, trente secondes avant le largage, c'est le début du compte à rebours. Le feu vert est donné. Le bruit de la palette parcourt le chemin de roulement avant de quitter la soute. La mission est accomplie : « on espère que les vivres arriveront intacts au sol pour les troupes. Nous faisons un retour d'expérience à chaque fin de mission pour nous améliorer ».
L’enjeu de la précision
Les livraisons par air nécessitent précision et maîtrise technique. Le travail, effectué en parfaite symbiose entre le 1er RTP et l’équipage du C160 Transall, permet la bonne réalisation de la mission de ravitaillement. Du commandant de bord au largueur, chacun tient un rôle particulier pour garantir le bon déroulement de la séquence de largage. Au cours de la réunion « air-terre » (RAT) qui rassemble les principaux protagonistes, un déroulé de la mission est intégralement réalisé.
Véritable tandem interarmées, le 1er RTP et le GTO ont assuré en 2018 près de 45 livraisons par air. La rapidité d’exécution et l’efficacité de ce type de ravitaillement constitue un atout majeur pour le soutien des hommes engagés en BSS. Plus de 1000 tonnes de matériel ont été larguées depuis le début des opérations au Sahel.
« Notre mission est bien de permettre aux opérations d’être conduites et de se poursuivre »
Du 21 au 28 avril 2019, un groupement de commandos de la force Barkhane a mené une opération de reconnaissance, au cœur du Liptako malien. Au cours de l’opération, les commandos engagés au sol ont pu être ravitaillés grâce à la conduite d’une séquence de livraison par air.
L’équipage, composé du personnel du groupement de transport opérationnel (GTO), se prépare activement depuis plusieurs jours sur la base aérienne projetée (BAP) de Niamey. Les commandos devront être ravitaillés par les airs en eau, en vivres et en carburant, afin de poursuivre sa mission.
« Par le ciel, partout et pour tous » la devise du 1er RTP fait aussi sens pour l’équipage du C160 Transall. Après la confection des fardeaux, le personnel en soute s’active afin que les quatre tonnes de fret puissent être aéro-larguées avec précision. Le pilote du C160 Transall témoigne : « notre mission n’est pas simplement de larguer les colis mais bien de permettre aux opérations d’être conduites et de se poursuivre ».
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l'opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu'elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense