Le mardi 15 juin 2021, dans le secteur d’In Araban au Mali, le groupement commando de la Force Barkhane et la 114e Compagnie de sécurité intérieure (CSI) nigérienne ont engagé le combat contre un important Groupe armée terroriste (GAT). Cherchant à s’exfiltrer dans une zone boisée, le GAT a été poursuivi. Retour sur ce moment crucial de l’opération SOLSTICE à travers les yeux des drones et des avions de chasse qui ont appuyé les troupes au sol.
La Quick reaction alert (QRA) est « scramblée » lorsque le téléphone retentit. Cela signifie que les équipages partent immédiatement en salle d’opérations afin de s’équiper. Les deux pilotes et le Navigateur officier système d’armes (NOSA), ont peu de temps pour prendre en compte la mission et décoller. Les officiers renseignement les attendent pour une rapide prise d’informations sur la situation pendant que les mécaniciens effectuent le tour avion avant la mise en route. Leur mission : venir en aide aux Forces alliées présentes dans le secteur d’In Araban ayant engagé le combat contre un GAT. Leur point de contact : le Joint terminal attack controller (JTAC) au sol.
Le contrat est respecté puisqu’un Mirage 2000D de la 3e escadre de chasse et un Mirage 2000C de l’EC 2/5 Ile-de-France décollent de la Base aérienne projetée (BAP) de Niamey dans le temps imparti. « Nous sommes partis comme nous le faisons habituellement, nous sommes entraînés pour ce genre de mission. » explique le NOSA de l’équipe, le capitaine Charlie. « Quinze minutes plus tard, nous sommes arrivés sur zone et avons pris contact avec le JTAC pour connaître la situation au sol. Très rapidement, nous avons compris que le but de notre présence ne consistait pas uniquement en des shows of force. » poursuit le capitaine.
Le drone Reaper est sur place depuis un moment et retransmet la situation au Poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) qui ordonne une action offensive. Un dialogue s’instaure alors entre les équipages et le JTAC afin de coordonner les frappes. L’équipage a quelques minutes pour tout préparer et assurer les tirs. La phraséologie est minutieuse, les points GPS annoncés sont collationnés rigoureusement. « Nous n’avons pas le droit à l’erreur, le JTAC se trouvait à 250 mètres de la position où nous devions délivrer l’armement. » explique calmement le capitaine.
Tout va très vite, l’équipage effectue méthodiquement les réglages techniques. Chaque étape a son importance lorsqu’il faut soutenir les Forces alliées au sol. Sur ordre du JTAC, l’armement est délivré au-dessus de la forêt où se terrait le GAT. L’offensive terrestre peut être lancée, appuyée par les hélicoptères Tigre. « Nous n’avons pas hésité un seul instant, des vies en dépendaient au sol. L’entraînement en France nous prépare bien à ce genre de mission, tout est mécanisé pour être le plus efficace possible. » confie le capitaine.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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