Engagée en bande sahélo-saharienne depuis 2013 et dans le cadre de l’opération BARKHANE depuis 2014, l’Armée française est confrontée à la prise en charge de blessés sur un théâtre d’opération particulièrement vaste. Pour apporter les soins vitaux le plus rapidement possible aux blessés de guerre, en plus des rôles 1 et du rôle 2 de Gao, des antennes chirurgicales mobiles sont mises en place au sein de Bases opérationnelles avancées (BOA).
Déployée depuis 2020, l’Antenne de réanimation et de chirurgie de sauvetage (ARCS) est le nouveau modèle d’antenne chirurgicale. Compte tenu des contraintes d’élongation, et de l’objectif de tendre vers la Golden hour1, elle a été repensée pour être mise en œuvre rapidement avec des moyens modernes et adaptés aux conditions des BOA, au plus proche des combats.
L’ARCS repose, dans sa version allégée, sur une structure de 100 m2 représentant 5 tonnes et 30m3 de fret, assemblable en 2 heures. Le nombre et la qualification des soignants ont aussi augmenté, avec actuellement un médecin anesthésiste réanimateur, trois chirurgiens, huit infirmiers et un sous-officier administratif. Sa capacité théorique est de huit blessés par jour, dont quatre urgences vitales, avec la possibilité d’effectuer deux blocs simultanément. Elle dispose d’une autonomie de 48 heures.
Déployée dans le Gourma, et actuellement armée par la 14e Antenne chirurgicale parachutiste (14e ACP), cette « ARCS light », a été mise à l’épreuve pour son premier Mass casualties (MASCAL) en juin 2021.
Lors de l’explosion d’un véhicule piégé contre une unité, dix blessés maliens et français ont été amenés par les équipes d’évacuation médicales en un délai très court. Une réévaluation à l’arrivée a abouti à un bilan de chirurgicalisation. En cinq heures, la 14e ACP a réalisé les gestes de sauvetage et la stabilisation des blessés les plus graves, dont 4 interventions chirurgicales, avant évacuation médicale secondaire vers le rôle 2 de Gao. Tous les blessés ont été sauvés.
Après analyse des prises en charge, l’ARCS a rempli sa mission principale : la réalisation rapide de gestes de sauvetage et de stabilisation avant évacuation de la majeure partie des blessés, sur le rôle 2 de Gao pour la suite de leur prise en charge.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA