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BARKHANE : L’antenne de chirurgie vitale en appui des opérations dans le Liptako

Mise à jour  : 25/04/2019

Sur la base avancée de Ménaka, une nouvelle structure de santé s'est hissée à quelques mètres du Rôle 1. Il s’agit de l’antenne de chirurgie vitale appelée « ACV ».
A la différence d’un Rôle 2 traditionnel qui pèse près de 8 tonnes pour 60 mètres cubes, cette structure médicale légère pèse 2,5 tonnes pour moins de 20 mètres cubes, et est ainsi aérotransportable dans un avion de type CASA.

Une constante évolution de l’antenne chirurgicale

Cette évolution de l’antenne chirurgicale est née d’un constat : l’augmentation des élongations en bande sahélo-saharienne impose une adaptation logistique du soutien santé et le déploiement d’une structure chirurgicale mobile au plus près du combattant.

Le problème ne se posait pas en Afghanistan du fait du nombre de Rôles 2 déployés par la coalition internationale : « Ce projet a vu le jour suite au retour d'expérience de l’opération Serval. Les antennes chirurgicales classiques se sont avérées être logistiquement lourdes pour suivre correctement des déplacements ou des déploiements temporaires » explique le médecin-chef Jean-Philippe, chirurgien généraliste de l’ACV à l’origine du projet, développé par la suite avec l’état-major opérationnel de santé.

Une structure essentielle qui a fait ses preuves

Le cahier des charges est le suivant : réduire l’empreinte logistique de l’antenne, tendre vers le principe de la « Golden Hour » et être en capacité de traiter jusqu’à 8 blessés dont 4 catégorisés « Alpha », tout en appliquant les principes fondamentaux de la chirurgie de guerre.

L’objectif de l’équipe chirurgicale est de stabiliser puis d’évacuer les blessés vers une structure de plus grande capacité à Gao ou N’Djamena, afin qu’ils soient rapatriés en France sans retard de prise en charge initiale : « Les blessés les plus graves doivent être mis entre les mains d’un chirurgien en moins de deux heures. C’est un point déterminant. Ces ACV ont donc vocation à exister chaque fois que la force se déploie à plus de deux heures de la plateforme opérationnelle de Gao » précise le chirurgien.

En moins de quatre heures, l’équipe de chirurgie vitale est en mesure de monter les deux tentes modulaires de l’ACV, de préparer tout le matériel de santé et d’accueillir les premiers blessés. La première tente est destinée au triage des blessés ainsi qu’au « déchocage » des plus graves. La seconde tente abrite un bloc opératoire.

Il s’agit là d’un retour aux fondamentaux de l’antenne chirurgicale qui a vu le jour en Indochine : aérotransportable, mobile, déployée au plus près du combattant. A Ménaka, une des 8 unités constituées, -la 9ème Antenne Chirurgicale Aérotransportable-, arme ce dispositif en permanence. Chaque antenne chirurgicale, -aérotransportable ou parachutiste-, se compose d’un médecin anesthésiste réanimateur, de deux chirurgiens, de cinq infirmiers, de trois aides-soignants et d’un sous-officier administratif.

Pour appliquer les principes modernes du contrôle lésionnel (damage control), l’ACV est dotée d’une banque du sang, de moyens rudimentaires de laboratoire et d’imagerie, ainsi que d’une instrumentation permettant la gestion des urgences hémorragiques.

Le 10 mars, à la suite d’une attaque suicide ayant cherché à viser un détachement de la Force dans la région d’Akabar, la 14ème Antenne Chirurgicale Parachutiste, -armant alors l’ACV à Ménaka-, a assuré la prise en charge de 2 blessés « Alpha » permettant leur évacuation rapide vers la métropole. Cette intervention a confirmé la capacité opérationnelle et la pertinence de ce nouveau dispositif du soutien santé.  

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense