BARKHANE : Interview du lieutenant-colonel Sean, militaire britannique au sein de l’opération

Quelle est votre mission ici au sein du PCIAT de N’Djamena?

En tant qu’adjoint J7, je coordonne les différents partenariats militaires opérationnels et me charge aussi du retour d’expérience. Je suis souvent en relation avec les forces partenaires des cinq pays du G5 Sahel, la Force Conjointe du G5 Sahel, la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), ou encore l’EUTM (European Union Training Mission).

Est-ce la première fois que vous travaillez en opération avec l’armée française ?

C’est en effet la première fois que je suis déployé en opération avec l’armée française. Pour autant, en 2004, j’ai eu l’opportunité d’effectuer l’Ecole de Guerre en France, et l’année dernière j’ai été affecté au CRR-FR de Lille. En ce qui concerne l’aspect opérationnel, j’avais eu l’opportunité de faire des opérations avec des franco-canadiens en Afghanistan en 2009.

Quels sont les objectifs de votre mandat ?

A titre personnel, j’ai plusieurs souhaits. D’abord celui d’apprendre à connaître le fonctionnement d’un poste de commandement français au sein d’une opération. Ici à N’Djamena, c’est assez facile de m’intégrer au sein du PCIAT car je connais une trentaine de personnes qui travaillent avec moi à Lille. Enfin, j’aimerais connaître l’Afrique davantage, et si possible faire profiter à mes homologues français de mon expérience au sein de l’armée britannique.

Depuis le début de votre mandat, quelle est l’image qui vous a le plus marqué ?

Ce qui m’a d’emblée marqué, ce sont le climat, la géographie, mais également la dureté de la vie dans ces régions. En un sens, ce n’est pas si différent de l’Afghanistan ou de l’Irak. Il me reste cependant cinq mois pour continuer à découvrir la région. Par ailleurs, dans un autre registre, j’ai tout de suite trouvé les Français très chaleureux.

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.