A travers une interview, le commandant Marc, l’un des 16 militaires belges affectés au CRR-FR (Corps de Réaction Rapide, France), fait part de son expérience en tant que militaire belge au sein du PCIAT (poste de commandement interarmées du théâtre) de l’opération Barkhane. Il occupe la fonction « G4 Plan SO2 » depuis fin 2014, après avoir passé 4 années au sein du bureau matériel de l’état-major de la Force Terrestre belge et quelques mois au SHAPE (Supreme Headquarters Allied Powers Europe) dans le cadre de la crise ukrainienne.
Quelle est votre mission ici au sein du PCIAT ?
Occupant la fonction de J4 Mouvement/Synthèse, je suis responsable de la planification des convois dans le fuseau Ouest, zone centrée sur le Mali, convois pour lesquels je participe ensuite au processus de planification ; je rédige ou coordonne la rédaction des différentes synthèses logistiques.
Est-ce la première fois que vous travaillez en opération avec l’armée française ?
J’ai eu l’occasion de croiser de nombreux militaires français lors des opérations auxquelles j’ai participé, que ce soit en ex-Yougoslavie ou en Afghanistan. J’ai d’ailleurs reçu en 2001 la médaille commémorative française - agrafe Ex-Yougoslavie.
Ma première « vraie » collaboration avec l’armée française remonte à fin 2004 et ma participation à l’exercice « Renforcement des Capacités Africaines de Maintien de la Paix », organisé par la France au Bénin.
Ma seconde expérience date de 2015. Peu de temps après mon arrivée à Lille, j’ai été désigné pour participer à l’opération Barkhane, pour occuper la fonction que j’occupe actuellement.
Début 2020, je devrais être muté vers l’Ecole logistique belge où je ne manquerai pas de partager l’expérience acquise au cours de mes deux déploiements au sein du PCIAT de l’opération Barkhane.
Quels sont les objectifs de votre mandat ?
Pour le logisticien que je suis, le soutien des emprises de l’opération, réparties sur plus de quatre millions de km2 n’est rien de moins qu’un défi permanent. Cette situation est rendue plus complexe encore lorsque certaines plateformes servent de point de départ d’opérations, avec des effectifs ponctuellement plus importants. Tous ces défis sont relevés au quotidien par le groupe d’experts hautement compétents que je côtoie au quotidien.
Depuis le début de votre mandat, quelle est l’image qui vous a le plus marqué ?
J’ai été particulièrement marqué par la facilité et la rapidité avec laquelle j’ai été intégré au sein du J4 et, d’une manière plus générale, au sein du PCIAT. Cela avait d’ailleurs déjà été le cas en 2015, alors qu’à l’époque je découvrais Barkhane pour la première fois. Deux facteurs à mon sens peuvent l’expliquer. Le premier tient à la qualité de la préparation qui nous est offerte et le second à la capacité d’adaptation du militaire.
Nous sommes en effet très bien préparés à notre mission. Les différentes phases, que ce soit le séminaire à Besançon ou la PEO (Préparation à l’Engagement Opérationnel) à Mailly-le-Camp, permettent non seulement d’acquérir une très bonne connaissance du théâtre, mais également d’assoir la cohésion du groupe, gage d’efficacité pour l’accomplissement de notre mission. D’autre part, les militaires, belges en particulier, sont régulièrement amenés à évoluer dans un environnement multinational ce qui contribue au développement de notre capacité d’adaptation. C’est d’ailleurs ce que nous vivons au quotidien au sein du CRR-FR.
Enfin, nos forces armées sont appelées à collaborer davantage encore, notamment depuis que la Belgique s’est engagée à acquérir 442 véhicules issus du projet SCORPION. Un bureau commun assure la conduite du programme d’acquisition. La collaboration entre la DGA française et la DGMR (Direction Générale des Ressources Matérielles) belge permettra le développement de synergies. Les occasions de travailler ensemble ne manquent donc pas.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense