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BARKHANE : Interview de militaires estoniens engagés au sein de l’opération

Mise à jour  : 25/04/2019

Interviews de deux militaires estoniens engagés au sein de l’opération Barkhane et chargés de participer à la protection de la base de Gao.

Interview du capitaine Edgar Pau, SNR

Le capitaine Edgar Pau revient sur le cadre de la mission du détachement estonien au sein de l’opération Barkhane.

« Je suis le capitaine Edgar Pau, je suis le représentant national dit senior national representative pour les troupes estoniennes participant à l’opération Barkhane, au Mali.
Le premier détachement est arrivé l’année dernière au mois d’août. L’engagement stipule que nous pouvons déployer jusqu’à 50 soldats. Cependant nous sommes un petit peu moins nombreux. Nous avons une section armée par 40 fantassins et l’élément de soutien national, donc nous sommes tout juste sous la barre des 50.
La mission principale est de lutter contre le terrorisme. Pour ce faire, la section estonienne assure la force protection de la base, des patrouilles de sécurité et arme la force de réaction rapide.
Nous disposons donc de près de 50 soldats et réalisons nos missions à bords de nos véhicules de transport de troupes blindés [patria pasi]. Nous en avons 4 qui servent tous les jours et un 5ème qui reste en réserve.
Actuellement nous avons des mandats qui vont se poursuivre jusqu’à la fin de l’année 2019.
Après cela, ce sera la décision du gouvernement de déterminer comment cela va évoluer.
Si nous prenons en compte la situation globale en Europe, je pense que c’est essentiel que toutes les nations européennes participent à la lutte contre les menaces auxquelles nous faisons face.
D’un point de vue global et militaire, la coopération entre les troupes françaises et estoniennes fonctionne très bien. L’intégration du premier mandat estonien et la collaboration qui continue de progresser lors de ce second mandat, ce sont fait de manière remarquable. »

Interview du lieutenant Mart Vooldaid chef de section

Le lieutenant Mart Vooldaid, accompagné à l’occasion d’une patrouille dans la ville de Gao, explique les missions confiées au détachement estonien.
Tout en gardant ses véhicules à proximité, le détachement estonien organise une patrouille à pied dans les quartiers nord de Gao.
Les soldats patrouillent dans les petites rues de la ville, car il y a beaucoup trop de circulation sur les grands axes. Il est donc préférable pour eux d’emprunter les voies secondaires.

  • « Comment la population réagit-elle lorsqu’elle vous voit patrouiller ? »

La population locale est habituée à nous voir et ils savent bien qu’ils ne peuvent pas traverser nos formations en motos ou en voitures sans qu’on leur en donne l’autorisation.
Ils sont très chaleureux avec nous.

  • « Depuis combien de temps êtes-vous à Gao ? »

Nous sommes arrivés depuis 4 mois. Notre mandat est sur le point de se terminer dans 3 semaines.
Il y a une autre section qui vient nous succéder ; nous leur transmettrons toutes les consignes.

  • « Et ils restent 4 mois ? »

Oui. Entre 4 et 5 mois.

  • « Votre mission principale à Gao est d’assurer des patrouilles comme celle-ci ? »

Ma mission au sein de la force Barkhane est de participer à la protection de la base de Gao.
Pour la remplir, nous alternons entre trois types activités : assurer une force de réaction rapide en cas de besoin, assurer la sécurité de la base sur les postes de garde [« de la base de Gao ? »] Oui, sur la base de Gao. Et la troisième est la réalisation de patrouilles dans la ville.

  • « Ce matin, vous avez réalisé un check-point. Est-ce quelque chose que vous faites souvent ? »

De temps en temps, de manière aléatoire.

  • « Et vous contrôlez beaucoup de véhicules ? »

Nous faisons des contrôles sur les axes secondaires car nous ne pouvons pas interrompre la circulation sur la route principale. Ce serait trop difficile. Ce matin était plutôt tranquille, il y a eu seulement 2 véhicules. Généralement, nous en avons une dizaine en l’espace d’une heure.

  • « Vous contrôlez donc s’il y des armes à l’intérieur du véhicule ? »

Oui. Et là, il y en avait.

  • « Qu’est-ce que vous faites dans ces cas-là ? »

Nous contrôlons les documents personnels et les licences d’armement. Nous prenons des photos des armes et de leurs propriétaires et si tout est en ordre je les laisse partir.

  • « Et avaient-ils un ordre de mission ? »

Oui, ils avaient également un ordre de mission.

  • « Combien de quartiers parcourez-vous aujourd’hui ? »

Nous nous trouvons actuellement dans le secteur 4 et allons traverser le secteur 7. Donc deux quartiers.

  • « D’accord. Cela représente combien de kilomètres ? »

A peu près 4 kilomètres à pied.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense