Depuis plus de trente ans, la ville de Gao au Mali est jumelée avec celle de Thionville en Moselle. La longévité de cette relation prouve l’indéfectibilité des liens qui unissent les deux villes. Fruits de ce jumelage, les bâtiments du groupe scolaire « Thionville » du quartier Château de Gao datent de 1989. Les Forces armées maliennes (FAMa) et la Force Barkhane ont uni leurs efforts pour réhabiliter cet ensemble scolaire et doter les élèves des fournitures nécessaires à leur éducation. Ainsi, le 19 novembre 2020, les militaires français et maliens étaient conviés à l’inauguration des bâtiments fraîchement rénovés.
Un des projets les plus importants jamais réalisé à Gao dans le cadre des actions civilo-militaires
Si la population de la ville compte officiellement 137 000 âmes, dans les faits avec l’arrivée massive de réfugiés, elle dépasse les 200 000 personnes. Or l’urbanisme de la ville n’a pas la capacité d’absorber cette surpopulation, notamment les écoles vieillissantes et saturées. Alertées par les autorités communales, les FAMa et la Force Barkhane se sont une nouvelle fois unies autour de ce projet d’ampleur : offrir aux 4 000 élèves du groupe scolaire « Thionville » et à leurs 60 enseignants les meilleures conditions possibles pour une instruction de qualité. Les détachements d’actions Civilo-militaires (CIMIC) des deux armées possèdent en effet une enveloppe budgétaire dédiée à ce type de projets. Ils ont ainsi financé et piloté les travaux pour les réfections partielles à complètes de quatre bâtiments, quatre blocs sanitaires, du mur d’enceinte et du bâtiment de direction de l’établissement public pour les élèves du 1er cycle (primaire) et du 2nd cycle (collège).
Une journée inaugurale festive rehaussée par la présence de hautes autorités
Le 19 novembre, l’inauguration a rassemblé de nombreuses autorités locales, les chefs et notables du quartier, le corps enseignant, les membres des associations investies pour la collectivité, les détachements CIMIC ainsi que la presse locale. Des chants et danses traditionnelles ont ponctué les discours de remerciements aux militaires pour leur action en faveur de l’éducation. Puis, le général Sidiki Samaké, gouverneur de Gao, et le colonel Yves, chef de corps du Groupement tactique désert (GTD) Bruno, vêtu par ses hôtes en costume traditionnel Songhaï, ont dévoilé une plaque inaugurale au portail de l’établissement, avant de couper le ruban symbolique devant chaque bâtiment rénové.
L’approche globale au cœur de la stratégie de résolution de crise
L’action militaire seule ne peut résoudre une crise multifactorielle. Si la Force Barkhane et les forces armées maliennes maîtrisent le volet sécuritaire, d’autres actions concrètes en faveur du développement et de l’économie sont indispensables. « Nos enfants sont l’avenir du pays », explique Ben Mohammed Bouya, premier adjoint de Gao, « mais s’ils sont déscolarisés alors ils tomberont dans la mendicité, le travail forcé ou la violence ». Les jeunes sans éducation font le lit du terrorisme. Ceux qui savent lire et écrire sont mieux armés pour se défendre. « De surcroît, la rénovation du plus important groupe scolaire de Gao a procuré depuis septembre dernier un emploi à plus de 150 personnes de différents corps de métier, dont beaucoup de jeunes », poursuit-il, « une opportunité économique pour le quartier et pour la ville. C’est pour nous tous une bouffée d’oxygène ! ».
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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