« On ne peut pas ignorer la menace IED qui vise indistinctement nos forces, les forces partenaires, mais également les populations civiles », c’est sur ces mots que le capitaine Pascal, chef du laboratoire CIEL et officier du Génie, plante le décor.
Le Laboratoire CIEL (Counter-IED Exploitation Laboratory) a officiellement ouvert ses portes en 2015. Les missions du CIEL consistent à analyser les engins explosifs improvisés (IED en anglais), afin de mieux les comprendre, tout en cherchant à progresser dans la prévention du risque qu’ils représentent.
D’abord, les explosifs doivent être collectés pendant les opérations. C’est le travail d’unités tactiques et scientifiques spécialisées de la force Barkhane qui neutralisent les engins et les amènent au CIEL.
Ensuite, le laboratoire procède à des analyses et à des recoupements à des fins d’exploitations ultérieures pour la lutte contre les IED.
Enfin, les membres du laboratoire alimentent leur base de données avec les résultats de leurs analyses afin « de comprendre les savoir-faire mis en œuvre et de contribuer à diminuer les risques qu’ils représentent », déclare le chef du laboratoire.
A ce jour, le CIEL est composé de plusieurs spécialistes. D’abord, l’EOD (Explosive Ordnance Disposal), qui est un démineur au sens large, chargé de réceptionner, sécuriser et trier les ressources. Le CHEMEX, lui, analyse les composants chimiques des engins explosifs et détermine leurs compositions. De son coté, le gendarme technicien d’identification criminelle est en charge de l’étude criminalistique sur les objets, qui pourra être utilisée comme preuve dans le cadre d’enquêtes et d’arrestations. Enfin, l’ELEX étudie les systèmes électriques, électroniques et électromagnétiques des IED.
La combinaison de toutes ces expertises au sein du laboratoire CIEL en fait un élément essentiel à la bonne conduite des opérations au Sahel. « Ce retour d’expérience est vital pour les mandats suivants dans la lutte contre les groupes armés terroristes », conclue le capitaine Pascal.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace notamment dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel en cours d’opérationnalisation.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense