Durant plus de trois semaines, au sein du camp des Forces armées maliennes (FAMa) de Hombori, le Groupement tactique désert (GTD) Lamy a effectué un entraînement conjoint avec ses homologues maliens du 33e Régiment de commandos parachutistes (RCP) de Bamako et du 62e Régiment d’infanterie de Sévaré. L’objectif de ce partenariat de combat est à la fois ambitieux et audacieux : c’est le début d’un cycle de coopération qui vise à engager conjointement des compagnies maliennes et françaises dans une opération majeure contre les groupes armés terroristes.
Dominé par « la main de Fatima » et « l’homme couché » plus communément appelés Mont Hombori, l’environnement désertique est grandiose. Ces rochers qui surplombent le camp de Hombori offrent un paysage époustouflant. C’est le décor dans lequel vont évoluer les unités maliennes et françaises durant trois semaines d’entraînement commun. Au côté de son homologue malien, le colonel Jean-Baptiste Vouilloux, chef de corps du GTD Lamy, insiste sur la nécessité de ne « former qu’un seul bloc face à l’adversité et de bâtir une fraternité d’armes ». C’est avec ces mots qu’est officiellement lancé le début de ce partenariat.
L’adjudant Julien, chef de section appui, nous livre le fonctionnement de cet échange : « tout exercice s’effectue de manière conjointe. La semaine débute par des démonstrations mutuelles, où les savoir-faire de chacun sont partagés. Les jours suivants sont répartis par thème tactique afin de permettre aux cadres français de proposer quelques bons conseils pour parfaire les procédés d’exécution maliens ». La journée type débute par la présentation d’un schéma tactique sur une caisse à sable, suivie d’une mise en situation mixte sur le terrain, tant pour la Force Barkhane que pour les unités maliennes.
D’autres séquences viennent compléter la mise en situation tactique : secourisme au combat, droit des conflits armés, sensibilisation logistique et mesures contre-IED (Improvised explosive device -engin explosif improvisé) sont abordés tout au long de la semaine. L’adjudant-chef Stéphane, chef d’équipe Explosive ordnance disposal (EOD), met ainsi en exergue l’investissement et l’implication constante des unités maliennes : « durant ces trois semaines, j’ai pris plaisir à échanger avec des soldats professionnels et disciplinés, tant sur le plan professionnel que culturel. Leurs facultés d’apprentissage et de restitution sont impressionnantes. Ce partenariat militaire restera un excellent souvenir et j’ai hâte de travailler avec eux lors de prochaines opérations ».
Ce cycle de coopération s’est ensuite poursuivi avec des patrouilles mixtes franco-maliennes. Plus que la sécurisation de la région de Hombori, ces missions conjointes offrent l’opportunité de mettre sur pied des processus décisionnels communs, de valoriser l’interopérabilité entre les unités et de restituer ce qui a été appris en situation réelle, sur le terrain.
La qualité des échanges et du partage des savoir-faire entre les deux nations a permis de faire de ce partenariat un succès. Les patrouilles conjointes menées côte à côte et les liens tissés sur le sol d’Hombori ont créé une confiance indéfectible entre soldats maliens et français. D’inconnus à frères d’armes, ils sont désormais prêts à mener des opérations d’envergures dans le Gourma afin de poursuivre la lutte contre les groupes armés terroristes.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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