Du 10 au 27 février, la force Barkhane a réalisé une formation de guetteur aérien tactique avancé (GATA) aux forces armées maliennes, sur la base de Gao. Elle a permis de former 13 soldats amenés à être insérés dans les bataillons maliens. Lors des prochaines opérations, ils seront à même de guider les aéronefs de la force Barkhane. Cette formation s’inscrit pleinement dans le partenariat de combat qui ambitionne de renforcer la montée en puissance des forces armées partenaires. De fait, cette formation avait déjà fait l’objet d’un premier stage auprès des forces armées maliennes.
Le stage GATA s’est déroulé pendant trois semaines sur la base de Gao. Cette formation à haute valeur ajoutée a notamment été marquée par la participation de plusieurs Mirage 2000, permettant aux stagiaires de travailler dans des conditions proches du réel.
La première phase du stage était consacrée aux notions théoriques indispensables pour appréhender cette responsabilité. Savoir se positionner sans GPS sur une carte, faire correspondre un point particulier du paysage à sa représentation graphique, en extraire les coordonnées géographiques en latitude – longitude, prendre un cap et mesurer des distances, ont fait partie des principaux savoir-faire abordés.
Les deux semaines suivantes étaient davantage orientées sur la mise en pratique. Les FAMa ont ainsi travaillé sur des ateliers pratiques qui incluaient notamment l’interaction avec les Mirage 2000 de la force Barkhane. Un des instructeurs précise à ce sujet : « les guetteurs aériens apprennent à communiquer leur position et à se faire voir par l’avion, ce qui, en opération, n’est pas aussi simple qu’on l’imagine. Pour cela, ils disposent de plusieurs dispositifs plus ou moins élaborés comme le miroir, le fumigène, voire des panneaux de tissus à haute visibilité. Nous leur apprenons également à se positionner par rapport aux points cardinaux, à estimer un cap et la distance de l’objet qu’ils veulent nous désigner. Structurer les informations et les donner aux pilotes des avions sont des actions essentielles. »
Au cours d’une des phases d’entrainement avec les Mirage, un des instructeurs insiste sur la maîtrise d’une procédure claire et affinée auprès des stagiaires : « L’authentification d’abord, ensuite il faut être prêt à prendre le message. Concentrez-vous bien, notez vos points de repère. Tout doit être prêt avant le contact à la radio. Le message ne s’improvise pas ».
Le sergent Diabate, militaire FAMa en instruction, précise : « Je suis capable d’orienter l’avion, de lui parler à la radio, de décrire l’ennemi afin que l’avion puisse le neutraliser. C’est essentiel pour les opérations à venir des forces maliennes. »
Le 27 février, cette formation exigeante, impliquant savoir-faire techniques et tactiques, s’est conclue par une cérémonie au camp FAMA. Treize diplômes ont ainsi été remis aux militaires maliens. Cette formation relevant du partenariat de combat est au cœur d’un des objectifs de la force Barkhane : la montée en puissance des forces partenaires afin qu’elles puissent prendre à leur compte la lutte contre les groupes armés terroristes.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense