Au mois de décembre 2020, à la Base aérienne projetée (BAP) de Niamey, l’Escadron de sécurité incendie et sauvetage (ESIS) a conduit, en concertation avec l’antenne médicale, appelée communément « rôle 1 », un exercice d’extraction de pilotes. Cet entraînement a impliqué six pompiers, quatre militaires du personnel de santé et un pilote. Dans le cadre du maintien en condition opérationnelle, les opérations de sauvetage consistent à assurer la survie et l’évacuation des équipages et des passagers d’un aéronef accidenté.
Scénario : manœuvre de sauvetage sans incendie avec extraction du pilote non incarcéré
L’exercice est lancé : le Mirage 2000D atterrit et sort subitement de la piste suite à un éclatement de pneu. Il percute un grillage avant de s’immobiliser un peu plus loin.
Ce sont les pompiers qui interviennent les premiers afin d’écarter tout risque d’incendie et pour garantir la survie du pilote. « L’évacuation d’un aéronef et le déroulement des opérations à l’intérieur du fuselage ne peuvent être conduits efficacement lorsque l’incendie met en danger les occupants ou les équipes de sauvetage », explique l’adjudant-chef Fabrice, commandant de l’ESIS.
Les premiers constats sont donnés : l’avion, sorti de son périmètre d’atterrissage, n’a causé aucun dommage collatéral.
Phase préparatoire
Le Sergent-chef (SCH) Lionel, chef des secours, procède à l’ouverture de la verrière, aux différentes manœuvres de sécurité et mesures d’urgence, et pratique les gestes de premiers secours. Le médecin effectue ensuite les premiers bilans vitaux de la victime. Le pilote ne présente aucun signe inquiétant.
Le chef des secours avec son équipier retire le casque du pilote afin de faciliter sa prise en charge médicale et poursuivent avec la pose du collier cervical, le dégrafe des sangles puis libèrent la victime par action de la boucle centrale du harnais de vol. Enfin ils terminent en retirant les effets intégrés dans le gilet de vol.
Phase d’immobilisation et conditionnement de la victime avant extraction
L’immobilisation du pilote est primordiale. Cette opération est réalisée à l’aide d’une jaquette de contention. Ensemble, le chef des secours et son équipier viennent positionner la jaquette en la glissant dans le dos du pilote.
Le médecin donne ensuite l’ordre d’extraction du pilote de l’aéronef, à l’aide d’un toboggan, mis en place par quatre sauveteurs. Deux sauveteurs exercent une traction simultanée pour permettre l’extraction en masse et sans torsion de la victime. Un troisième sauveteur se charge du désengagement des membres inférieurs. « Effectuée en parfaite synergie, cette rotation permet d’asseoir la victime dans l’axe du toboggan, le dos tourné vers celui-ci », précise le SCH. Les sauveteurs procèdent ensuite à la bascule de la victime sur le toboggan et assurent le glissement.
« La durée d’extraction est variable selon que la victime est incarcérée ou non. Sans désincarcération, la sortie peut s’effectuer en 25 minutes », conclut le commandant de l’ESIS. Le chef des secours fait transférer la victime du toboggan vers le brancard en concertation avec le médecin ou l’infirmier. Celle-ci est prise en charge par les secours médicaux du rôle 1 et transférée au besoin en structure hospitalière.
« Nous nous entraînons régulièrement à être confrontés à ce genre de situation en tout temps et en tout lieu afin de créer des automatismes et être le plus aguerris possible », souligne le SCH Lionel. Pour cet entraînement, le pilote a été extrait du Mirage 2000D après une vingtaine de minutes de travail. Mission réussie pour les pompiers sauveteurs.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération BARKHANE a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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