Ayant franchi son premier jalon opérationnel, l’IOC (initial operational capability), le 15 juillet dernier, la TF Takuba a reçu pour mission de conseiller, d’assister et d’accompagner au combat des unités conventionnelles de l’armée malienne dans la lutte contre les groupes armés terroristes (GAT) dans la zone des trois frontières.
Le chef de bataillon (CBA) Aurélien, a été désigné pour tenir le rôle de commandant de cette nouvelle Task force (TF) composée, aujourd’hui, d’un détachement français et estonien.
« La mission de Takuba est de former, conseiller et accompagner au combat les unités maliennes et plus particulièrement les unités légères de reconnaissance et d’investigation (ULRI). Il a été demandé aux forces spéciales françaises et aux partenaires européens de s’engager dans cette mission d’accompagnement au combat », explique le CBA Aurélien.
L’objectif du commandant Aurélien consiste donc à mettre en place cette mission de partenariat avec les forces armées maliennes. Il doit réfléchir à chaque détail, anticiper, et faire remonter les problèmes que la TF rencontre (infrastructures, matériel, vie quotidienne…) vers les échelons concernés, que ce soit au sein de l’opération Barkhane, au centre de planification et de conduite des opérations ou au commandement des opérations spéciales.
La TF européenne présente quelques particularités. « Déjà lorsqu’on lance une mission franco-française c’est complexe. Ici, dans un contexte multinational, ça génère beaucoup de questions, il faut bien s’articuler, mettre de l’huile dans les rouages, ce n’est pas évident » explique le commandant. « Mais c’est exaltant de pouvoir monter une mission dans ce contexte. D’autant plus que la France lance la dynamique de cette mission. C’est une grande responsabilité, c’est très enthousiasmant ».
Par ailleurs, « cet environnement offre une belle opportunité, pour nous français, de développer notre niveau d’anglais » dit-il en souriant. Ces échanges permettent aussi aux estoniens de se familiariser avec la langue française. « C’est pourquoi la réunion quotidienne du soir, le battle update briefing (BUB) se fait une fois en français, une fois en anglais. », explique-t-il.
Travailler avec les Estoniens, au niveau tactique, ne l’inquiète pas. « Les opérateurs estoniens, tchèques ou français appartiennent à des unités FS, on profite de personnes qui sont, très bien formées, qui ont cette particularité de savoir agir en très grande autonomie et qui sont très curieux, ce qui fait un mélange très positif. Les opérateurs ne rechignent pas aux défis qui leur sont présentés. L’entrainement que l’on se fixe va nous permettre de mieux nous accorder et d’acquérir certains reflexes communs ».
Il ajoute : « C’est une force qui suscite beaucoup de curiosité et d’enthousiasme mais on ne peut pas, en un claquement de doigts, créer une TF de FS européennes en mesure de partir sur le terrain. Les ambitions sont claires et importantes, mais cela demande des ajustements importants ».
Aujourd’hui, la priorité de la TF consiste à parfaire l’entrainement franco-estonien. Les forces spéciales se concentrent donc, dans un premier temps, sur les procédures communes. A l’issue, la TF entamera sa mission de conseil et d’assistance au profit des forces maliennes, avant de les accompagner sur le terrain.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
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