Accueil | Opérations | Afrique | Bande Sahélo-Saharienne | Opération Barkhane | Brèves | BARKHANE : Entretien avec le capitaine Henri, commandant d’unité au sein du GTD-2 « Centurion » Opérations ... Brèves | BARKHANE : Entretien avec le capitaine Henri, commandant d’unité au sein du GTD-2 « Centurion »

BARKHANE : Entretien avec le capitaine Henri, commandant d’unité au sein du GTD-2 « Centurion »

Mise à jour  : 03/03/2020

Retour sur l’action du GTD-2 « Centurion » au travers d’un entretien avec un de ses commandants d’unité, le capitaine Henri.

Mon capitaine, l’unité que vous commandez vient de rentrer de sa première opération depuis son arrivée au Mali. Quels ont été les temps forts de cette opération qui s’est déroulée du 12 au 23 février dernier ?

Cela a d’abord été les premiers jours de route entre Ménaka et Gao, puisque nous avons découvert un nouvel environnement, le Liptako malien, et que nous avons pu, pendant ces premiers jours d’opération, mettre en œuvre les procédures qui vont être utilisées par l’unité tout au long de notre mandat. Le deuxième temps fort a été le raid blindé nocturne, avec plus de 60 km parcouru en une seule nuit tous feux éteints, avec l’ensemble de l’unité, c’est-à-dire l’ensemble de ses éléments tactiques mais aussi logistiques : tout le soutien de ravitaillement (eau, nourriture, munitions et carburant), de dépannage mais aussi sanitaire. Enfin, le dernier temps fort a été les opérations menées autour des villes principales de notre secteur, où nous avons pu effectuer des manœuvres de bouclage de zone, avec des contrôles de l’ensemble des personnes présentes et notamment de tous les éléments suspects.

Avant de venir prendre part à l’opération Barkhane vous avez longuement préparé vos hommes. Ceux-ci ont-ils été au rendez-vous sur cette première opération ?

Les hommes que je commande ont parfaitement répondu à mes attentes sur cette opération. Ils ont mis en œuvre tout ce qu’ils avaient appris depuis leur formation initiale jusqu’à la mise en condition finale que nous avons réalisée dans les semaines qui ont précédées notre déploiement. Ils ont fait preuve d’une très grande capacité d’adaptation face à des conditions climatiques rudes et à la chaleur importante. Enfin, ils ont fait preuve d’une vraie capacité à intégrer leur action dans la manœuvre du groupe et dans le combat interarmes.

Après cette première opération, comment ressentez-vous votre unité ?

J’ai constaté de la part de tous les légionnaires, marsouins et bigors que j’ai l’honneur de commander qu’ils avaient envie d’être sur le terrain, qu’ils avaient la volonté de découvrir le Liptako, avec un besoin de toujours faire au mieux, aussi bien dans les phases d’infiltration nocturne que dans les phases où nous effectuons des contrôles de secteurs ou de ratissage.

Pendant cette opération nous vous avons vu manœuvrer, nous vous avons vu chercher à adapter vos mode d’action au terrain, mais nous vous avons vu aussi très impliqué sur la sécurité, pourquoi ?

Je pense qu’il faut plutôt parler de prise en compte des risques. Le chef tactique a pour obligation de mesurer les risques. On lui confie des hommes, il doit savoir quand il peut engager leur vie.

Il y a un risque majeur sur le théâtre, les IED (engins explosifs improvisés). Donc, systématiquement, je rappelle qu’il y a des procédures à suivre. Nous sommes tous conscients qu’il existe une possibilité de mourir au combat, de mourir en réalisant notre mission. Donc oui, à chaque fois que je le peux, je rappelle ces mesures de sécurité.

Vous venez de rentrer de votre première opération et déjà se profile la prochaine qui se voudra encore plus ambitieuse, y êtes-vous préparé ?

Oui, nous allons partir pour une nouvelle opération qui devrait durer plusieurs semaines. La première opération a été l’occasion de valider un certain nombre de choses qui vont nous permettre de poursuivre les opérations pendant les mois à venir. La prochaine sera plus longue. Entre temps, nous avons quelques jours pour effectuer la REMEC (remise en condition). D’abord celle du matériel, essentielle puisque ce sont nos matériels qui nous permettent de combattre. Ensuite, celle de l’homme, c’est-à-dire reprendre un certain rythme de vie et faire du sport.

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense