La capitaine Chloé est médecin militaire au sein du groupement tactique désert « Centurion ». A ce titre, elle vit au rythme de son unité de rattachement, au sein des bases de la force Barkhane comme en opération. Du 12 au 23 février, elle était donc déployée dans le Liptako aux côtés des forces armées maliennes (FAMa).
Les cheveux tirés en arrière dans son tour de cou, la capitaine médecin Chloé est connue de tous sur la base avancée mise en place par son unité dans le Liptako malien. Elle vit sa première opération extérieure. « Je suis plutôt sereine » révèle la capitaine. « Je suis déployée ici avec le régiment que je soutiens en France. Je connais bien ces soldats et cela facilite mon insertion et ma mission ».
Pour tous, la « doc » est celle vers qui chaque soldat se tourne pour le soutien sanitaire. « On la connait du régiment et on a confiance en elle » confie un adjudant. « Avoir le médecin tout près de nous pendant les opérations est vraiment rassurant. On sait qu’en cas d’accrochage avec les groupes armés terroristes, ou en cas de besoin, on recevra les meilleurs soins possibles, très rapidement ».
Ce n’est que tardivement que la capitaine Chloé s’est orientée vers les armées. « Le milieu militaire et la médecine militaire m’étaient inconnus » explique la capitaine, « je les ai découvert plus tard, en fin de lycée, par un membre de ma famille. Je me suis renseignée et cela m’a tout de suite plu d’avoir en quelque sorte deux métiers : pouvoir partir en opération extérieure avec les soldats qui se battent au service de leur pays, tout en pratiquant la médecine. Je me suis donc engagée à l’école militaire de santé de Lyon-Bron après mon bac à 18 ans ».
Pour son déploiement dans le Liptako, la capitaine disposait d’un véhicule blindé de l’avant sanitaire (VAB SAN), et de toute une équipe pour remplir sa mission, composée d’une infirmière et de plusieurs auxiliaires sanitaires secouristes au combat de niveau 2, répartis dans les unités de combat. « En tant que médecin, je suis généralement indissociable de mon VAB SAN, parce que c’est dans celui-ci que je peux réaliser les prises en charge les plus complètes », explique la capitaine. « Il peut arriver cependant que je débarque lorsque mon expertise est requise ».
Au cours de cette opération, une unité d’infanterie des FAMa était intégrée au sein de l’unité. « Je suis aussi leur médecin », précise la capitaine. « Mon obligation est exactement le même qu’il s’agisse d’un soldat français ou des forces partenaires. Je les soutiens de la même manière. »
Ce que la capitaine vit aujourd’hui renforce sa vocation de médecin militaire. « Ce qui n’est pas facile effectivement c’est l’adaptation, la réactivité imposée par l’opération, les aléas. Mais c’est ce qui fait en toute la richesse. Cela renforce effectivement ma vocation de médecin et singulièrement de médecin militaire. Etre déployée sur le terrain au service des soldats de Barkhane, des forces partenaires ou de la population locale, c’est tout le sens de mon engagement, l’aboutissement de mes neuf années d’études et de ma première année en tant que médecin d’une unité opérationnelle. »
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense