Fin décembre, la compagnie de véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI) du groupement tactique désert Picardie quitte la base de Gao. La centaine de soldats prend la direction du sud-est du Mali pour une opération de plusieurs jours. D’après les renseignements de la force, plus d’une vingtaine de terroristes se trouveraient dans une région proche de la frontière du Niger. La compagnie s’est donc mise en ordre de marche pour mener une action rapide, en appui du groupement tactique désert aérocombat (GTD-A).
Les véhicules sont imposants. Le capitaine Jean-Christophe, chef du détachement, explique : « Notre mission est d’effectuer un bouclage de la zone afin que les hélicoptères Tigre puissent engager le combat. Cela nécessite une très grande coordination car les délais pour réussir le cordon de sécurité à partir de notre point d’attente seront contraints ». Outre la colonne principale de plus de 30 véhicules, des équipes cynophiles, de démineurs et d’analystes techniques du terrain seront engagés, en deuxième rideau, après l’action principale.
La première étape pour le capitaine Jean-Christophe est de rejoindre la ville d’Ansongo à 80 kilomètres de Gao. Même dans ce trajet plutôt simple, il faut rester vigilant : « Nous avons plusieurs points dangereux sur lesquels les équipes du génie peuvent faire des contrôles approfondis ». En quelques heures, le détachement atteint la ville d’Ansongo avant de s’installer dans le camp temporaire.
Dans la soirée du lendemain, les soldats du groupement Picardie reprennent la route en direction de la zone refuge des groupes armés terroristes au cours d’une infiltration de plus de 60 kilomètres.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace notamment dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel en cours d’opérationnalisation.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense