Le général commandant la force Barkhane est entouré de conseillers qui forment le « cabinet » de l’état-major interarmées de l’opération. Parmi eux se trouvent, entre autres, le conseiller communication, le conseiller politique appelé « Polad » pour political adviser, le conseiller juridique appelé « legad » pour legal adviser, le directeur médical de l’opération appelé « dirmed ». Rencontre avec l’un d’entre eux, le colonel Nicolas, qui occupe les fonctions d’air liaison element (ALE) pour élément de liaison de la composante aérienne.
En tant qu’ALE, le colonel Nicolas est le représentant du commandement du joint force air component en Afrique centrale et de l’Ouest, plus connu sous son acronyme COM JFAC-AFCO, auprès du commandant de la Force (COMANFOR) Barkhane. C’est en quelque sorte le « conseiller air » du COMANFOR.
Par son statut d’officier de liaison, le rôle du colonel Nicolas est de faciliter la liaison de commandement entre la force Barkhane, entité commanditaire des moyens aériens, et le JFAC-AFCO qui commande ces mêmes moyens aériens. Très concrètement, le JFAC planifie les opérations aériennes et les conduit en BSS depuis Lyon, en fonction des effets demandés par le poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT).
la présence d’officiers de liaison au sein de l’opération est donc essentielle. Si le colonel Nicolas est placé auprès du COMANFOR pour le conseiller sur les opérations aériennes, d’autres officiers de liaison appuient le centre des opérations (CO) de la force Barkhane, au sein d’une structure de liaison appelée l’air operations coordination cell (AOCC), pour cellule de coordination des opérations aériennes.
D’une manière plus générale, le pôle des opérations aériennes du JFAC-AFCO de Lyon-Mont Verdun a reçu délégation de la part de plusieurs commandeurs d’opérations de l’armée française, que sont : Barkhane, les éléments français au Sénégal, au Gabon, les forces françaises en Côte d’Ivoire, et celles déployées en République Centrafricaine. Cette délégation multiple permet au JFAC d’optimiser l’emploi des moyens aériens en fonction des différents effets demandés par les commandeurs de ces opérations.
Dans un autre registre, le partenariat militaire opérationnel qu’entretient la force Barkhane avec ses partenaires s’étend également à la composante aérienne, sujet sur lequel le colonel Nicolas apporte son expertise. « Cette capacité souvent décisive de la composante aérienne d’une armée revêt pour nos partenaires une sensibilité toute particulière liée à la notion de souveraineté nationale ». Précise-t-il « Néanmoins, on assiste, avec la montée en puissance de la force conjointe G5 Sahel (FC G5S), à un accroissement de la coopération régionale de par la responsabilité transfrontalière de cette force.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA